tag:blogger.com,1999:blog-65433003840143481452024-02-19T02:29:54.888+01:00Frédéric d' AgayFrédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.comBlogger55125tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-27461118092244855142012-03-02T14:29:00.003+01:002012-03-02T14:30:33.560+01:00Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-81525271005437020122011-06-18T11:02:00.002+02:002011-06-18T11:06:26.072+02:00Conférence à Saint-Tropez le 24 juin prochain<div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXthp7ay7PJPGXlkKi-c4Odt_uYONiEYavkmrWoDhffbuM2GoSM9trORBkfuPeGP6FX22WSYHhALSAJyNq_Poh4sJ35MTX6U_7PCF4SFN-kOy7ZZzHd_p7_lNOQDoKbFdbpXJ9dsVDaQN-/s1600/affiche+confe%25CC%2581rence.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 226px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXthp7ay7PJPGXlkKi-c4Odt_uYONiEYavkmrWoDhffbuM2GoSM9trORBkfuPeGP6FX22WSYHhALSAJyNq_Poh4sJ35MTX6U_7PCF4SFN-kOy7ZZzHd_p7_lNOQDoKbFdbpXJ9dsVDaQN-/s320/affiche+confe%25CC%2581rence.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5619482837830670082" border="0" /></a>Ma prochaine conférence en Provence pour le départ du trophée du bailli de Suffren le plus célèbre des marins provençaux du XVIIIe siècle....<br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-39474146405164551992011-05-25T13:11:00.006+02:002011-05-25T14:07:25.635+02:00Le nouveau livre de Frédéric d'Agay : La Provence au service du roi<div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifxErCo8zHkDqhAs57DKdzx0fbSfuYxjcPFKsC-hvMOz2ZfHqajioTkxYwfl9_n1YwGam5lcmbRNYxhRN3QcWL7Fcvqhyphenhyphen5QIXLAFli5RHeWvFbra5eZMJOvh01gNcfehZTr4fMyhWT8ECS/s1600/2011MPRS-47-001-31.JPG"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 213px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifxErCo8zHkDqhAs57DKdzx0fbSfuYxjcPFKsC-hvMOz2ZfHqajioTkxYwfl9_n1YwGam5lcmbRNYxhRN3QcWL7Fcvqhyphenhyphen5QIXLAFli5RHeWvFbra5eZMJOvh01gNcfehZTr4fMyhWT8ECS/s320/2011MPRS-47-001-31.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5610611003218722210" border="0" /></a><span style="font-size:85%;">Frédéric d'Agay, Emmanuel de Waresquiel et l'Amiral Chomel de Jarnieu, major général de la Marine<br />lors de la présentation à l'Hôtel de la Marine, le 16 mai 2011</span>, <span style="font-size:85%;">du nouveau livre</span> <span style="font-size:85%;">de</span><br /><span style="font-weight: bold;font-size:85%;" >Frédéric d'Agay "La Provence au service du Roi (1637-1831) Officiers des vaisseaux et des galères</span><span style="font-weight: bold;">"</span></div><br /><br /><div style="text-align: justify;"> La Provence est une des grandes provinces maritimes de la France, la principale sur la Méditerranée longtemps le centre du monde, il est donc naturel qu’elle ait depuis longtemps donné de nombreux officiers aux corps des galères et des vaisseaux sous l’Ancien Régime. Dans son ouvrage, Frédéric d’Agay, après avoir recensé les 1600 officiers et 130 amiraux provençaux qui, pendant deux siècles ont dominé la Marine française, analyse l’appropriation, la constitution, lente sans doute, fougueuse souvent, méthodique parfois, d’une marine où l’on serait entre soi, et où l’on défendrait à la fois la Provence et la France contre ses ennemis, l’honneur du Roi et de la Religion, et l’intérêt commun de ces familles de la noblesse provençale, assez particulière en effet.<br /><br /> Dans le premier tome, il présente un portrait succinct et vivant de la noblesse provençale, ses origines très diverses, l’apport des étrangers et des néophytes, ses particularismes comme la vision de ses membres par la Cour de France, ses liens avec l’ordre de Malte qui a sa langue de Provence. C’est d’abord à Marseille sur les galères, puis dans le corps de chevaliers de Malte habitués à se battre contre les Sarrasins et autres barbaresques, que se créent les premières dynasties de marins. La prise des îles de Lérins par les Espagnols en 1637, entraîna la création<br />par Richelieu d’une véritable marine moderne, et fut le premier acte d’engagement important des gentilshommes provençaux. La création du port de Toulon et un réseau de nouvelles familles dynamiques favorisa ce nouvel essor. C’est tout naturellement que la création par Colbert des gardes de la marine à Toulon et des gardes de l’étendard réal des galères, à Marseille, réservés à la noblesse et aux enfants du corps, c’est à dire au fils de marins, favorisa les Provençaux. La nouvelle noblesse parlementaire aixoise comme les lignées féodales de haute Provence s’engouffra également dans ces corps.<br /><br /> Dans les années 1680-1700, c’est un cadet de famille qui se fait marin, puis deux ou trois neveux, et à mesure que le siècle avance d’autres neveux, dont le chef de famille, et des rejetons de leurs sœurs, les maris de leurs nièces : c’est plus de cinquante tableaux familiaux que l’on peut présenter de cette manière. On est noble provençal et marin, c’est une trilogie qui se met en place, un réseau qui fera écrire à une mère provençale : « Mon fils placé dans la marine se trouvera partout avec sa famille et ses amis ».<br /><br />Frédéric d’Agay raconte l’entrée dans la marine, les difficultés et les conditions, les tactiques familiales. Il analyse les spécificités du corps des galères supprimé en 1748 et qui comprenait 50 % d’officiers provençaux. L’origine géographique de ces marins est commentée avec la prédominance de Marseille, Toulon et Aix, la capitale de la Provence et siège du Parlement dont les familles riches et ambitieuses ont pris le pouvoir en Provence dans les années 1660.<br /><br /> La marine va apporter à toutes ces familles différentes un moyen de fusion au sein de la noblesse provençale, et aussi gloire, fortune titres, honneur et honneurs. L’hiver ramène les escadres dans les ports de Toulon et Marseille d’où l’on peut rejoindre les hôtels familiaux d’Aix, d’Avignon, de Draguignan, de Grasse, ou les châteaux de la montagne. C’est six mois de tranquillité pour s’occuper de ses vieux parents, surveiller ses domaines, élever ses enfants, raconter à ses neveux les combats, le séjour à Constantinople, la beauté des Circassiennes. Si la vie sur les vaisseaux et les galères est très dure, emplie de maladies et de contagions, si les combats sont risqués, et les campagnes en Amérique parfois longues, tout cela n’a rien à voir avec une vie de garnison, loin de chez soi, coûteuse, dans le froid et dans le nord, sur les frontières de l’Empire, d’où on ne revient pas si souvent à cause de l’éloignement, du coût des voyages, un entraînement très difficile, une discipline rigide et une mauvaise paye.<br /><br /> De ces engagements de marins naîtront 1250 officiers de marine provençaux ayant servi entre 1700 et 1792, qui donneront 119 amiraux, 34 brigadiers des armées navales et chefs de divisions, 187 capitaines de vaisseau, 539 chevaliers de Saint-Louis, dont 12 grand- croix et 23 commandeurs, 72 chevaliers de Cincinnati, auxquels on peut aussi ajouter des généraux des galères de Malte, des amiraux au service de marines étrangères, des gouverneurs de colonies. Si l’on tient compte des officiers du XVIIe siècle, les Provençaux ont donné à la marine française plus de1600 officiers et 130 officiers généraux. Tous ces grades supérieurs comme subalternes sont analysés et inventoriés, comme aussi les pensions, les décorations, les morts et blessés au service, tous les éléments de leur biographie familiale et maritime.<br /><br /> À la fin du XVIIIe, l’accroissement de la démographie et du nombre de fils à placer va renforcer les conditions nobiliaires. La concurrence entre les familles est rude. Dans une démarche ethnologique et sociologique, Frédéric d’Agay retrace ce besoin de protection à Paris et à Versailles, les réseaux mis en place auprès des Provençaux influents : ministres, courtisans, maréchaux, ambassadeurs, prélats, les rapports de clientèle entre parents à la Cour et en Provence. La gloire des marins provençaux rejaillit à Versailles sous le règne de Louis XVI car la cour a compris qu’elle a raté l’occasion unique de donner à Suffren un bâton de maréchal de France. Elle est donc décidée à ne pas manquer le suivant parmi les marins provençaux qui représentent alors un tiers des officiers généraux, un quart des capitaines de vaisseau, un huitième des officiers !<br /><br /> Mais la Révolution brise cet essor car les marins doivent émigrer comme nobles et fidèles au Roi pour sauver leur vie et leur honneur. Rentrés en France, Napoléon refuse de les réintégrer dans la nouvelle marine et la Restauration ne put recréer les conditions favorables à l’ancienne marine. L’établissement de l’école navale de Brest, par Louis-Philippe en 1831, consacra une nouvelle marine bretonne et atlantique.<br /><br /></div><div style="text-align: justify;">Dans le tome second, Frédéric d’Agay nous livre le dictionnaire des 1600 marins provençaux, bien souvent inédit, réparti en deux listes, celle des 1250 officiers du XVIIIe, très complet et les 350 qu’il a pu retrouver ayant servi au XVIIe, redonnant à chacun son nom véritable, son origine familiale et géographique, sa carrière et tous les éléments biographiques (décorations, pensions, notes et apostilles, portraits connus) retrouvés dans les archives publiques et privées comme dans les récits du temps. C’est un instrument de travail incomparable pour le chercheur pour identifier des marins méconnus ou non identifiés dans les histoires de la Marine. Ce travail de quinze ans est le résultat d’une thèse soutenue à la Sorbonne, université de Paris IV, sous la direction du professeur Jean Meyer.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Bulletin de commande</span><br />À adresser à la Librairie Honoré Champion – 3 rue Corneille F-75006 Paris librairie@honorechampion.com – www.honorechampion.com<br /><span style="font-weight: bold;">Prix de lancement jusqu’au 30 juin 2011 : 175 € Au-delà : 220 €</span> Parution : 4 avril 2011<br />Frédéric d’Agay<br />La Provence au service du Roi (1637-1831) Officiers des vaisseaux et des galères, 2 volumes<br />Quantité :<br />Frais de port : 8 €<br />Nom, Prénom : .............................................................................................................................................. Adresse : .......................................................................................................................................................... Code postal : ...................... Ville :.................................................<br />Pays :.................................................... Tél. : .................................................<br />Courriel : ............................................................................................<br />Mode de paiement : ␣ Par chèque payable en France (à l’ordre de la librairie Honoré Champion)<br />␣Par carte de crédit : ␣Visa ␣Eurocard/Mastercard ␣American Express<br />Carte n° : -- -- -- -- / -- -- -- -- / -- -- -- -- / -- -- -- -- Date d’expiration (mois et année) : -- -- / -- -- --<br />Cryptogramme : -- -- -- Date de la commande : Signature :<br />www.honorechampion.com<br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-25343374632376301662010-07-29T10:30:00.003+02:002010-07-29T10:41:36.243+02:00Sole Luna : un pont entre les cultures<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvumuhSyufuD2DXo0EwcLVhjZnpJjuEbgWhjnWqvWEjQjZ_052hEkHDilKTjC5Bjw02CwwBVmxYQiBAD55OtrHMwj2TyHTHTsFB4Uk8esqz6sSw1M-feWXWE2f7nH8IapR143AMMTHEVOi/s1600/soleluna+fest+oratorio+sant%27anna+300+x+260.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 200px; height: 173px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvumuhSyufuD2DXo0EwcLVhjZnpJjuEbgWhjnWqvWEjQjZ_052hEkHDilKTjC5Bjw02CwwBVmxYQiBAD55OtrHMwj2TyHTHTsFB4Uk8esqz6sSw1M-feWXWE2f7nH8IapR143AMMTHEVOi/s200/soleluna+fest+oratorio+sant%27anna+300+x+260.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5499243080742140386" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"> <br /> <br />La Sicile, chacun le sait, est un modèle dans l’histoire… ancienne. On ne se lasse pas avec <span style="font-weight: bold;">Benoist-Méchin</span> et son F<span style="font-style: italic;">rédéric de Hohenstofen</span> de se plonger dans le passé bigarré de cette île et de respirer les vents qui ont amené de tous les coins de la Méditerranée, les Grecs, les Carthaginois, les Arabes, les Normands, les Provençaux, les Catalans. Tous y ont laissé des témoignages artistiques, littéraires, scientifiques d’une civilisation flamboyante. Il était donc bien normal que <span style="font-weight: bold;">Lucia Gotti Venturato</span>, installe à Palerme un Festival international de documentaires sur la Méditerranée et l’Islam : «<span style="font-weight: bold;">Sole Luna, un pont entre les cultures</span>». Elle dit elle-même en parlant de son festival : « Le soleil et la lune… ce binôme antithétique, comme le jour et la nuit, le masculin et le féminin, le père et la mère, l’orient et l’occident, représente en réalité les extrémités d’un pont qui pour pouvoir assumer son rôle doit être traversé et retraversé de manière continue ». Cette belle et élégante femme, originaire de Vénétie a travaillé dans les couloirs de la chambre des députés à Rome, s’occupant de d’éducation et de politique extérieure. Elle a délaissé cette carrière pour suivre sa passion des rencontres et d’une autre Italie, ouverte à toutes les cultures méditerranéennes et islamiques. Que de riches découvertes depuis cinq ans ! Cette année, le festival était encore mieux organisé, dans un lieu magique qui a succédé à d’autres lieux magiques, le <span style="font-weight: bold;">cloître de Sant’Anna</span> et les cours de la galerie d’art moderne de Palerme, dans le vieux quartier de la Kalsa, à deux pas du marché de la Vucceria et de l’antique foccaceria de S. Francesco, un des meilleurs restaurants traditionnels de Palerme. Au milieu des églises, chapelles et oratoires décorés par le génial sculpteur baroque <span style="font-weight: bold;">Serpotta</span>, dont la bellissime statue de la Vérité à S. Lorenzo est le point de départ du roman de Vicenzo <span style="font-weight: bold;">Consolo</span>, <span style="font-style: italic;">Retable</span>… Nous sommes aussi à deux pas des palais décrits par Leonardo <span style="font-weight: bold;">Sciascia</span> dans <span style="font-style: italic;">Le Conseil d’Egypte</span>, peut être son meilleur roman sur la Sicile et le XVIIIe siècle… Dans cet environnement qui porte à la joie dès le matin, nous avons assisté aux projections et rencontres de <span style="font-weight: bold;">Sole Luna 2010</span>. Pendant une semaine, les membres du jury, les amis se croisent avec un public de jeunes, de cinéphiles et de Palermitains aux projections, aux concerts, conférences et causeries. <span style="font-weight: bold;">Gabriella d’Agostino</span>, la célèbre anthroplogue italienne est la présidente du comité scientifique, où figurent le génial artiste américain <span style="font-weight: bold;">James Turrell</span>, qui a créé l’année dernière une installation en Sicile, le directeur du Pergamon de Berlin, <span style="font-weight: bold;">Claus Peter Haase</span>, ou le metteur en scène <span style="font-weight: bold;">Marco Bertozzi.</span> Dans le jury de cette année l’assyriologue <span style="font-weight: bold;">Franco d’Agostino</span>, le compositeur français <span style="font-weight: bold;">Robert Cahen</span>, la cinéaste libanaise <span style="font-weight: bold;">Carol Mansour</span>, <span style="font-weight: bold;">Kevin Dwyer</span>, anthropologue américain, spécialiste du cinéma et du Maroc. Le prix « Un pont entre les cultures » a été décerné ex-aecquo à «In colore» de <span style="font-weight: bold;">Fabrizio d’Agostino</span> qui raconte l’histoire de l’équipe de basket du Lazio, exemple de solidarité et d’amitié, et « Circling the house of God » de l’américain <span style="font-weight: bold;">Ovidio Salazar,</span> extraordinaire parcours d’un médecin anglais converti à l’Islam et qui fit son pélérinage à la Mecque en 1948. Parmi les autres prix, celui du meilleur montage a couronné « Jaffa the orange clockwork », coproduction franco-israélo-belge qui dénonce la captation des orangeraies palestiniennes millénaires de Jaffa par les Israéliens et la création de la marque Jaffa qui fut la seconde marque mondiale après Coca-Cola, symbole de l’énergie et de la jeunesse d’Israël autour du mythe fondateur sioniste : « Nous avons fait refleurir le désert » ! Le prix spécial du jury est allé à « A cold land » de l’Iranien <span style="font-weight: bold;">Shahriar Pouseyedian,</span> partagé avec l’Italien « Il colore delle parole ». <span style="font-weight: bold;">Marco Simon Puccioni</span> traite de l’assimilation des africains en Italie et raconte l’histoire d’un poète et médiateur camerounais, <span style="font-weight: bold;">Ndjock Ngana,</span> qui nous dit : «Je rejette les mots intégration et étrangers. Il s’agit de vivre ensemble. Il n’y pas d’étrangers, il n’y a que des hommes ». Ce film a reçu également le prix de la Fondation de <span style="font-weight: bold;">Nina zu Furstenberg </span>« Dialogues on civilization ». Un moment de paix et d’échanges qui a pu nous faire croire que le temps était suspendu et qu’on était à la cour de Palerme au XIe siècle. Puisse <span style="font-weight: bold;">Lucia Gotti Venturati</span> poursuivre ce chemin et accroître encontre l’idée braudélienne qui est la sienne qu’il faut partager les valeurs communes du monde méditerranéen plutôt que d’exacerber les différences !<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /> <br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-52608212641118744812010-04-29T17:05:00.003+02:002010-04-29T17:17:15.996+02:00Galères d'hier et d'aujourd'hui<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbbhTQ1xWkiHjjZFuLb2kOVR1LPQjNp6WdBKg9U1Ki_vZt56xkVNi-GhcWsksup9vV24ORP6vR75NW_qkXYg4w6XW6S5trVJ_dLSjqLeLWZB4g7pxarup2ju2syq4mnc3y6TQmVMk-wamJ/s1600/galere+romaine.png"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 200px; height: 112px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbbhTQ1xWkiHjjZFuLb2kOVR1LPQjNp6WdBKg9U1Ki_vZt56xkVNi-GhcWsksup9vV24ORP6vR75NW_qkXYg4w6XW6S5trVJ_dLSjqLeLWZB4g7pxarup2ju2syq4mnc3y6TQmVMk-wamJ/s200/galere+romaine.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5465578721214046210" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"> <br /><br />Il est curieux que <span style="font-weight: bold;">la galère</span>, élément essentiel de l'évolution, de l’histoire de la marine, de la Méditerranée, de l’antiquité, des liens entre les hommes, des premiers voyages comme des premières échanges, disparue depuis 250 ans ou presque, continue à frapper l’imaginaire collectif de nos contemporains qui n’en ont jamais vu ni entendu parler. Est-ce la destinée exceptionnelle de la phrase « Mais qu’allait-il faire dans cette galère ? » des <span style="font-style: italic;">Fourberies de Scapin</span> de notre <span style="font-weight: bold;">Molière </span>national qui a trouvé un là une reconnaissance de dicton populaire. Tout le monde vit sa galère ou ses galères aujourd’hui : «La notion de galère sert un contre-fantasme tout aussi complaisant que la libre circulation, du développement personnel et du bonheur si-je-veux… Le chômage est une galère, le travail est une galère. L’amour est une galère, la solitude est une galère. Vivre dans la rue est une galère, payer son loyer est une galère… galère, galérer sont des mots qui charrient les relents d’un passé barbare censément révolu ». Ces mots sont écrits par <span style="font-weight: bold;">Catherine Vasseur</span> dans la post-face d’un livre qu’elle a traduit et annoté et qui vient de paraître pour nous rappeler bien à propos cette résonance actuelle. Ouvrage inconnu d’un moraliste espagnol, à moi parfaitement inconnu, je dois le confesser, <span style="font-weight: bold;">Antonio de Guevara</span><span style="font-style: italic;">, L’Arte de marear ou</span> <span style="font-style: italic; font-weight: bold;">L’Art de naviguer</span>, imprimé à Valladolid en <span style="font-weight: bold;">1539</span>. Travail d’une petite maison d’édition, Vagabonde, qui a le loisir, le flair et le talent pour dénicher des ouvrages de qualité. Ce moraliste inconnu donc, évêque, prédicateur et historiographe de l’empereur <span style="font-weight: bold;">Charles Quint</span>, nous livre un traité qu’il faut prendre au énième degré… surtout le début qui est une fausse narration historique sur les galères, leur invention, leur taille, le nombre de rames, les hauts faits d’armes de l’antiquité et des héros… est-ce une moquerie des romans de chevalerie du temps? Des historiens sérieux qui avançaient – à cette époque bien sur – sans preuves certaines et recopiaient sans cesse les erreurs des premiers auteurs qui eux-mêmes n’avaient jamais vérifié leurs sources? La seconde partie est une liste des privilèges des voyageurs sur les galères, en fait une énumération des difficultés du voyage, des ennuis de la promiscuité, de l’inconfort, de l’exiguïté des lieux : « La galère offre à l’aspirant navigateur le privilège de demeurer humble dans la conversation, retenu dans ses paroles, discret quant à ses besoins, et impassible devant les affronts ; car, sur les galères il est plus naturel de subir les offenses que d’en infliger, ou même d’en tirer vengeance ». Un vade mecum philosophique ? <span style="font-weight: bold;">Antonio de Guevara</span> liste les tâches à accomplir pour se maintenir en vie sur la galère, les travaux et les périls subis, le langage barbare en usage sur les bords, et une description de la mer et de ses propriétés qui est un petit traité de morale à lui seul, poétique et sans illusions : « La mer n’a rien d’autre à déclarer que son amertume ; et si ses eaux sont très amères, ses dispositions le sont à l’extrême ». Ce ton, qui fait bien rire parfois, petit à petit nous emmène ailleurs que sur les galères du XVIe siècle. C’est le travail du moraliste de nous ramener aux voyages en général, et à la vie en société, à notre aventure personnelle dont chacun est aujourd’hui le créateur. Comme le dit si bien <span style="font-weight: bold;">Catherine Vasseur </span>«Vous êtes embarqué » écrit Pascal dans les <span style="font-style: italic;">Pensées.</span> L’antienne est connue : l’existence est un voyage. Ici toutefois, la métaphore s’effondre : le voyage, pour ces personnages est une donnée littérale. Or, la navigation en mer, plus qu’aucune autre activité humaine favorise à cette époque les ententes fatales entre l’aléatoire – les décrets de la Fortune – et l’inéluctable – la mort». Car, conclut maintes fois l’auteur «<span style="font-weight: bold;"> la vie de la galère, Dieu la donne à qui la veut </span>»<br /><br /><span style="font-weight: bold; color: rgb(51, 51, 255);">Antonio de Guevara, L’Art de naviguer, traduit de l’espagnol, annoté et postfacé par Catherine Vasseur, préface de Pierre Senges, Vagabonde, 11 Euros.</span><br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-62313049825301911622010-04-19T15:19:00.002+02:002010-04-19T15:26:57.820+02:00La cigogne volubile, un nouveau salon du livre<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfWjVwd5zR9IqK43pz9V4PpEUdu8e8aZDDdT49Y-qY2SClt9btblqep7E9xyPrwlvT6CZkgeBjiuCSi3rTW0Vuo3YyqxHpKUzqDWxkNCySLK-Z6Z5cwQwfpbO2iQYq0cjqrtIUs0qXzV84/s1600/20091021-p-171568800.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 175px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfWjVwd5zR9IqK43pz9V4PpEUdu8e8aZDDdT49Y-qY2SClt9btblqep7E9xyPrwlvT6CZkgeBjiuCSi3rTW0Vuo3YyqxHpKUzqDWxkNCySLK-Z6Z5cwQwfpbO2iQYq0cjqrtIUs0qXzV84/s200/20091021-p-171568800.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5461839471613950434" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;">Au moment où la politique culturelle française à l’étranger est très critiquée - et avec raison pour les fermetures de centres, d’instituts, d’Alliances française, les restrictions de personnel, de budgets, de programmes, partout dans le monde - une manifestation de grande envergure vient de se tenir à l’<span style="font-weight: bold;">Institut français de Meknès</span> au Maroc, du 9 au 11 avril derniers. Destinée à donner le goût de la lecture dès le plus jeune âge et à contribuer au développement de l’édition jeunesse au Maroc, la <span style="font-weight: bold;">Cigogne volubile,</span> nom donné au premier printemps des livres jeunesse de Meknès accueilli auteurs, illustrateurs, conteurs, éditeurs, conférenciers et formateurs français et marocains. Ce pari fou a été pris par <span style="font-weight: bold;">Marie-Annick Duhard,</span> nouvelle directrice de l’Institut, dès son arrivé à la suite d’un double constat : l’émergence des clases moyennes au Maroc qui participe au développement de l’intérêt de tous pour l’éducation et la formation, et l’absence de salon de livres pour la jeunesse au Maroc, au Maghreb ou en Afrique. C’est un pari réussi : 17.000 visiteurs en trois jours, 2.400 livres vendus à la librairie organisée dans le hall d’accueil – dont 60% d’éditeurs marocains - achetés par les parents , mais aussi et surtout par les enfants grâce aux <span style="font-weight: bold;">chèques livres</span> distribués par l’Institut français de Meknès et ses partenaires aux enfants des écoles, des associations, des comités d’entreprises. Car l’obstacle majeur de l’accès au livre et à la lecture, nous a confié <span style="font-weight: bold;">François Larbre,</span> responsable du bureau des livres du service de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France au Maroc, est le prix élevé des livres pour les jeunes Marocains. Seule la mise en place d’un réseau de bibliothèques scolaires, de quartier, municipales avec de vastes secteurs pour la jeunesse permettra, comme celle de la grande mosquée de Casablanca dotée de moyens importants, de développer la devise de la Cigogne volubile « <span style="font-weight: bold;">Qui lit tout petit, lit toute sa vie !»</span>. Belle devise qui témoigne de l’optimisme et de l’énergie de Marie-Annick Duhard et de toute son équipe, une trentaine de personnes attentives, déterminées et enthousiastes, comme on aimerait en rencontrer partout! Leur dévouement a permis à tous les enfants venus avec leur classe, leur famille, leurs amis de vivre des moments de gaieté, de liberté, et de rencontres dans une atmosphère « bon enfant » facilités par la grandeur de l’Institut, son parc, les nombreuses salles de classe, un théâtre. Un lieu qu’on s’approprie facilement. Des plus jeunes aux « ados » participèrent avec intérêt et enthousiasme aux jeux, expositions, lectures, contes, ateliers pédagogiques, présentations de films, d’œuvres sous le parrainage de <span style="font-weight: bold;">Tomi Ungerer </span>pour ce premier salon. Les auteurs et illustrateurs étaient venus travailler avec les enfants pour préparer ces projets dès le mois de janvier. Pour Elisabeth Brami, auteur confirmé, <span style="font-weight: bold;">prix Saint-Exupéry </span>1997 pour son album « Les deux arbres » chez Casterman, le premier d’une longue série de livres et de prix, et tous les autres auteurs qui signèrent leurs livres pendant les trois jours, ces rencontres ont permis aux enfants de s’exprimer, de laisser cours à leur gourmandise de lecture. Parmi les auteurs et illustrateurs rencontrés, Pef, Arthur Ténor, Emile Bravo, Thierry Dedieu, Habib Mazimi, Elisabeth Piquet. Des conteurs comme Halima Hamdane et Pierre Delye, des conférenciers comme Françoise Mateu, directrice éditoriale du Seuil Jeunesse, Hélène Bonis, du Sablier Editions, croisaient les éditeurs marocains Amina Alaoui (Yanbow Al Kitab) ou Nadia Essalmi (Yomad), qui font beaucoup pour donner ds livres de qualité aux enfants de leur pays. Rien n’était laissé au hasard et Marie-Annick Duhard avait su s’entourer des conseils d’<span style="font-weight: bold;">Anne Collinot</span>, la très dynamique ancienne directrice de la médiathèque de Nantes. Ce qui prouve bien que l’intelligence, la détermination et l’organisation mènent à la réussite. Mais la plus belle réussite, pour tous, était la joie et le sourire de ces enfants…</div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-67387458045115601692009-12-20T22:08:00.004+01:002009-12-20T22:25:32.056+01:00Sahara et festival<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEUC32bTGgi4ury6OTCFgPrz9k9Z4xdfxVhd6A4z_cq0QAAidAhp1qAl7LHjjR-WsLZo7z-MAR15Jt2VNOpKM4b247hqcPwyMZTqUt2pQAhGLOsg2D0qZidrCl0x5pheaZtBtdTDgnuOhf/s1600-h/C_3_Newsletter_316_foto.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 150px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEUC32bTGgi4ury6OTCFgPrz9k9Z4xdfxVhd6A4z_cq0QAAidAhp1qAl7LHjjR-WsLZo7z-MAR15Jt2VNOpKM4b247hqcPwyMZTqUt2pQAhGLOsg2D0qZidrCl0x5pheaZtBtdTDgnuOhf/s200/C_3_Newsletter_316_foto.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5417431039017508674" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;">Le <span style="font-weight: bold;">festival de littérature de voyage de Rome</span>, au mois d’octobre dernier, enfant naturel et méditerranéen d’<span style="font-style: italic;">Etonnants voyageurs de Saint-Malo</span>, s’est déroulé sous les pins du parc de la société italienne de Géographie, la villa Mattei, ou villa Celimontana, derrière le Forum au milieu des basiliques paléochrétiennes. On y parvient à pied depuis la place de Venise, à travers les voies antiques qui déjà nous préparent au thème du voyage. Toute la Rome culturelle est là : son fondateur <span style="font-weight: bold;">Antonio Malatesta</span>, belle tête d’empereur romain, à la vaste érudition, <span style="font-weight: bold;">Daria Galateria</span>, professeur et critique, grande connaisseuse et passionée de la littérature française et de Sicile, <span style="font-weight: bold;">Lorenza Foschini</span>, fameuse journaliste de la télévision qui jouit du succès de son «Manteau de Proust», <span style="font-weight: bold;">Marina Valensise</span>, journaliste politique, élève de Furet, l’élégant romancier <span style="font-weight: bold;">Alain Elkann</span>, avec qui on peut parler d’amour, de désir et de plaisir pendant des heures, <span style="font-weight: bold;">Michel le Bris</span>, et sa fille, qui raconte Saint-Malo, Nicolas Bouvier, Alvaro Mutis et ses autres auteurs devant un public varié, passionné, gourmand. Nous découvrons la librairie du salon, raffinée, tenue par <span style="font-weight: bold;">Bruno Barsanti</span>, personnage du siècle des lumières qui a ouvert une librairie de voyage à Rome. Il remplit nos bras de livres, d’auteurs, de découvertes, de pays inconnus… Rencontre et passionnante discussion avec l’écrivain anglais <span style="font-weight: bold;">Jason Elliot</span> qui voyage en Iran et Afghanistan…Et aussi tard dans la soirée avec des auteurs, des éditeurs, ou de professeurs dont on n’a pas retenu le nom, qui vous susurrent d’autres noms d'auteurs, d’autres voyages, d’autres pays… J’apprends ainsi que la jeune maison d’édition <span style="font-weight: bold;">Vagabonde</span>, va publier un <span style="font-weight: bold;">Voyage au Sahara</span> d’un auteur américain hors norme, <span style="font-weight: bold;">William Langewiesche</span>. L’écriture de ce long récit qui vient de paraître est le résultat des nombreux voyages qu’il a effectués en Algérie, de 1990 à 1993, alors qu’il était pilote professionnel et jeune reporter, puis au Niger, au Mali et au Sénégal. Il se trouvait à Alger lors des prémices de la “ révolution islamiste algérienne ” menée par le Front islamique du salut (FIS) et sa branche armée, le Groupe islamique armé (GIA). Il y est resté plusieurs mois avant d’en suivre l’onde de choc et les répercussions dans l’espace saharien. Du <span style="font-weight: bold;">Sahara</span>, il raconte les destinées singulières d’hommes et de femmes dont il a croisé le chemin. En bon américain, il constate que le désert est aussi vaste que les États-Unis et si aride que la plupart des bactéries ne peuvent y survivre ...Il parcourt ces vastes étendues en voiture, en taxi, en camion, par bateau et en train, et nous décrit l’étonnante hospitalité des habitants, leurs richesses visibles et enfouies. Touaregs, expatriés, voyageurs, nomades sédentarisés, marchands, rebelles et populations soumises à l’hostilité de “cette partie invisible du monde ” composent ainsi une fresque qui donne au Sahara un autre dimension et un nouvel imaginaire. L’auteur la qualifie de "traversée absolument anti-romantique, loin du sentimentalisme qui généralement encombre les esprits de ceux qui ont parcouru ce désert». C’est avant tout un homme curieux, toujours prêt à s’étonner, principales qualités du voyageur! Il a été finaliste du <span style="font-weight: bold;">National Book Award </span>en 2002 pour son livre « <span style="font-weight: bold;">American Ground, Unbuilding the World Trade Center</span> », qui rend compte de la déconstruction des tours de façon très originale. Les Balkans, l’Inde, le Mexique, l’Amérique du Sud, le Pakistan et la Russie sont d’autres territoires explorés par William Langewiesche. « <span style="font-weight: bold;">Cargos hors la loi, un monde de crime et de chaos </span>» (2004), vaste enquête sur la piraterie et l’anarchie régnant sur les océans du monde, a été salué comme l’une des grandes enquêtes publiée ces dernières années. “<span style="font-style: italic;">J’aimerais retenir l’attention des lecteurs avec des sujets inattendus, les emmener là où ils ne se rendront vraisemblablement jamais et poursuivre cette idée que notre monde n’est pas en train de devenir plus étriqué, mais au contraire, malgré l’uniformité dont il semble affligé, qu’il y subsiste les restes tenaces d’une expérience humaine infiniment riche et variée</span>. ”<br /><span style="font-weight: bold;">William Langewiesche, « Sahara dévoilé, un voyage à travers le désert », 320 pages, Vagabonde, 21 euros</span><br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-73512345564426587822009-12-01T16:29:00.002+01:002009-12-01T16:34:22.529+01:00Les Grimaldi de la côte...<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOWQTYe1QcO6ZeDA1TS0u5qRz6-jo8ft3iX_jZ-F8rBuoDhiDj1d4QZ5PZITJ7fjTGHYj_-OuwEou2MntchG4RJmBibdhW6ZaNseqI0zPzqkr_dUvAcDwF4N5PX59UlM_sFSckynpsyOOb/s1600/musee_picasso___entree___antibes.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOWQTYe1QcO6ZeDA1TS0u5qRz6-jo8ft3iX_jZ-F8rBuoDhiDj1d4QZ5PZITJ7fjTGHYj_-OuwEou2MntchG4RJmBibdhW6ZaNseqI0zPzqkr_dUvAcDwF4N5PX59UlM_sFSckynpsyOOb/s200/musee_picasso___entree___antibes.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5410290736387365922" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;">Ce n’est pas d’hier qu’on parle de Monaco et de ses princes, mais que de racontars autour de l’histoire de cette famille Grimaldi, que de légendes relancées par des ouvrages et des articles à sensation ! Les Grimaldi sont une noble famille génoise de commerçants, marins et banquiers comme toutes les grandes familles de cette république patricienne et maritime: Doria, Grillo, Pallavicini, Durazzo ont formé une des plus riches noblesses de toute l’Europe. Très tôt les Grimaldi se sont tournés vers les côtes provençales pour se constituer des fiefs et des domaines. En 1297, ces patriciens guelfes, s’emparent au détriment des Gibelins qui dominaient alors Gènes de la seigneurie de Monaco, concédée par privilèges impériaux à la république de Gènes au XIIe siècle. Après des conflits avec les comtes de Provence, des luttes entre la République et les Grimaldi, ceux-ci sont reconnus comme seigneurs de Monaco définitivement en 1419 , fief dont ils ne rendent hommage à personne. Ils accroissent leur domaine des seigneuries de Menton et Roquebrune, sous souveraineté du duc de Savoie en 1448. En 1309, ils achètent la seigneurie de Cagnes, puis en 1383 celle d’Antibes et édifient les châteaux qui sont aujourd’hui les musées de ces cités. En 1524, l’Espagne toujours soucieuse de posséder des ports et des escales pour ses vaisseaux rejoignant ses possessions italiennes conclut le traité de Burgos avec Augustin Grimaldi, seigneur de Monaco, évêque de Grasse et abbé de Lérins qui leur conféra un protectorat en échange de nombreuses possessions en Espagne et à Naples. Richelieu toujours soucieux de nuire à la maison d’Espagne réussit à convaincre Honoré II Grimaldi de substituer un protectorat français au protectorat espagnol par le traité de Péronne de 1641. Et pour le dédommager de la perte de ses biens espagnols, Louis XIII lui donna le comté de Carladés, l’antique baronnie des Baux en Provence érigée en marquisat en 1642. Le duché-pairie de Valentinois leur fut concédé en 1662 par Louis XIV. Les Grimaldi prennent alors le titre de princes souverains de Monaco, que le Roi leur reconnaît, en échange d’une garnison française qui se tint sur la forteresse et le rocher jusqu’à la Révolution. La famille s’éteignit, dans cette branche, avec deux filles dont l’aînée épousa Jacques-François-Léonor de Gouyon-Matignon, comte de Thorigny qui fut substitué aux noms et armes de Grimaldi et créé à nouveau duc et pair de Valentinois par Lettres patentes de 1715. Ce n’est donc pas la plus vieille dynastie d’Europe comme on l’entend sur toutes les ondes, d’autant que cette deuxième race de Grimaldi s’éteignit récemment avec la comtesse Pierre de Polignac mère du prince Rainier III. Mais les Grimaldi des autres branches subsistaient à Gènes, en Espagne, en Sicile et en Provence où se trouvait la branche d’Antibes, les plus proche parents des Monaco. Henry IV avait racheté Antibes pour y créer un port et y tenir garnison à sa guise et en échange Cagnes fut érigé en marquisat pour cette branche en 1646. Sauveur-Gaspard de Grimaldi, marquis de Cagnes (1735-1816), officier de marine protesta à la mort du dernier des Grimaldi-Monaco auprès des cours de Paris et de Vienne et fit un procès au duc de valentinois pour se faire reconnaître comme prince de Monaco en février 1761, selon une tradition salique inventée pour la cause. Il perdit son procès et Louis XV lui accorda une pension de… 2.000 livres en dédommagement! Il prit fièrement le nom de « Grimaldi d’Antibes, des princes de Monaco » comme son frère Louis-André de Grimaldi (1736-1804), évêque de Noyon, pair de France, prélat assez débauché du siècle des lumières. Ils léguèrent leurs droits sur Monaco à leur cousin le marquis de Grimaldi-Cagnes dont le fils protesta officiellement contre les droits du prince de Monaco en 1856…. mais c’était trop tard. Monaco annexé par la république française pendant la Révolution ressuscita au Congrès de Vienne en 1815 toujours avec l’appui de la France, ce que n’obtinrent pas les princes de Piombino en Italie, notamment. Amputé de Menton et Roquebrune par la maison de Savoie en 1848, Monaco demeura toujours l’allié de la France même si sa position stratégique ne fut plus la même quand elle fut circonscrite dans le nouveau département des Alpes-maritimes.<br /><br />Illustration : Le musée Picasso d'Antibes est une ancienne forteresse des Grimaldi, seigneurs de Monaco, Antibes et Cagnes sur la côte provençale.<br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-33442048839445824732009-11-23T16:11:00.004+01:002009-11-23T16:20:31.139+01:00Loin du conformisme mou et du consensuel, la revue Conférence...<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWYOdtx1B0jWfd9u0K7jP7gppUHgYTuks48f55DOZ8pjlwFxGy8yIbN3wATsjDKRfvcdKegynXB_91kS8eIgJ00mtGjTWEmxzlVanSF13CyfiIlEfnV3nE-Ip0ee9cZPJczsiMmw8UbYGH/s1600/Tableau:Noblet:Quimperl%C3%A9.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 251px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWYOdtx1B0jWfd9u0K7jP7gppUHgYTuks48f55DOZ8pjlwFxGy8yIbN3wATsjDKRfvcdKegynXB_91kS8eIgJ00mtGjTWEmxzlVanSF13CyfiIlEfnV3nE-Ip0ee9cZPJczsiMmw8UbYGH/s320/Tableau:Noblet:Quimperl%C3%A9.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5407318491329645122" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"> <br /><br /><br />Les revues hebdomadaires généralistes françaises sont soumises au diktat de la médiocratie de la presse : toute l’année ronde nous avons droit à la vie sexuelle des Français, au classement des hôpitaux, aux écoles de nos enfants, au salaire des fonctionnaires, etc…à droite comme à gauche. Les revues littéraires, artistiques ou plus généralement culturelles sont également souvent bien monotones. On découvre vite, passé l’intérêt de la première rencontre, la découverte des auteurs et des textes, l’enthousiasme envers la qualité des photos ou des illustrations, la trame, comme au théâtre lorsque l’œil glisse dans la coulisse. Le choix des sujets est issu du consensus, du conformisme, du marketing. On se fiche de l’opinion de Bernard-Henri Lévy sur la guerre d’Irak, ou la critique de tel auteur bien pensant contre le pape, la guerre en Tchétchénie… un peu d’imagination, de goût, de distance et de perspective que diantre ! De liberté ! Foin des copinages et renvois d’ascenseurs, des nominés et des primés. Saveur, intelligence, non-conformisme sont des mots qui trouvent une résonance dans la revue <span style="font-style: italic;">Conférence,</span> qui a pour exergue une phrase de Montaigne : « Le plus fructueux et naturel exercice de notre esprit, c’est à mon gré la conférence… La cause de la vérité devrait être la cause commune… ». Cela donne de l’appétit. La revue a un format de livre, petit in octavo, un peu carré, imprimé sur papier bible chez Darrentière à Dijon avec une mise en page aérée, une typographie soignée, vrai travail d’impression qui déjà nous met en contact avec un bel objet. A l’intérieur alternent poésie, littérature, philosophie, des textes d’écrivains vivants ou morts, oubliés ou fameux. Des photographies, des gravures, des reproductions de peintures encadrent les haïkus, les essais et documents, les auteurs étrangers. Le dernier numéro de <span style="font-style: italic;">Conférence </span>s’ouvre sur trois lettres de Pascal Riou qui fustige l’illusion contemporaine :<br />« Soyons donc hédonistes, efficaces ; assumons, quoi !<br />Donc la mort sans rituel, l’homme<br />sans destin, la vie sans provenance<br />(traçabilité des poules/anonymat des pères)<br />ma main mise sur tout : le sperme, l’ovocyte,<br />l’organe du mourant, l’enfant juste conçu… »<br />Ouf ! cela décoiffe, on n'avait plus l’habitude d’écrits qui réclament la tendresse, l’amour et la fraîcheur. Des récits de voyages, des passages de journaux nous emmènent loin, et tout près. Christophe Carraud qui dirige cette revue est un des auteurs majeurs avec feu Maurice Chappaz, beaucoup d’auteurs italiens, des références à la Grèce antique, la chrétienté, notre culture classique. C’est une réflexion sur le temps présent, mais, répétons le, sans aucun souci d’actualité ou de mode, guidée par le cœur et l’esprit. De bonnes raisons pour s’abonner à cette revue si différente comme notre 11ème blog…<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Revue <span style="font-style: italic;">Conférence</span>, semestrielle, paraît au printemps et à l’automne, rédaction et abonnements : 1, route Nationale, 77440 Trocy-en-Multien. Abonnement pour un an = 45 Euros</span>. <span style="font-weight: bold;">Le numéro 29 vient de paraître.</span><br /><br />La revue Conférence publie également des ouvrages de bibliographie qui s’adressent à des esprits libres, typographiés et imprimés avec le même soin : « Dans cet espace, le bruit de la communication menace la qualité de la parole ; la production en série, le sens de l’habitation humaine ; la vitesse des échanges, la persévérance de l’esprit et la beauté du geste. » <span style="font-weight: bold;">Site : http://www.revue-conference.com</span><br /><br />L'illustration d'Yves Noblet, <span style="font-style: italic;">Paysage à Quimperlé,</span> huile sur toile, 1985, figure dans le numéro 28.<br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-80258822025457188172009-11-08T17:29:00.006+01:002009-11-09T11:43:03.384+01:00De l'amour au XVIIIe siècle<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9LJESYYM0amXXRygkOcGUw6vwxknyVMNYlSusqQIC1aIPgaDKmvLVCQw9lHHD3KmS7IkChD9fko3qh0L5f-4WbaHcz6oFWoNszk8WG4Kx9I-cElskjL2Mhop-9OgpDaIFBc6yEn5UfRuG/s1600-h/sabran-1.jpg"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer; width: 267px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9LJESYYM0amXXRygkOcGUw6vwxknyVMNYlSusqQIC1aIPgaDKmvLVCQw9lHHD3KmS7IkChD9fko3qh0L5f-4WbaHcz6oFWoNszk8WG4Kx9I-cElskjL2Mhop-9OgpDaIFBc6yEn5UfRuG/s320/sabran-1.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5401773752284604962" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"> <br /><br /> On pourrait croire le siècle des lumières celui des <span style="font-style: italic;">Liaisons dangereuses,</span> des amours tumultueuses et nombreuses. Il est avant tout celui de la recherche de l’amour. Amour fidèle, unique, constant, qui unit les sens et les sentiments. Mais ce n’est pas un amour matrimonial, c’est une quête nouvelle du bonheur, d’une deuxième chance en dehors du mariage qui, lui a d’autres fonctions, non remises en cause. Après un mariage de convenances, et la procréation de peu, prou ou nombre d’enfants, quelques personnes de la haute société ont mené une vie heureuse avec un amant ou une maîtresse, eux-mêmes mariés, et à créer ou recréer une vie conjugale et amoureuse. « C’était le dix-huitième siècle expiré et marié à sa manière. Il suffit de tenir bon dans la vie, pour que les illégitimités deviennent des légitimités . On se sent une estime infinie pour l’immoralité, parce qu’elle n’a pas cessé de l’être, et que le temps l’a décorée de rides. » écrit Chateaubriand dans les <span style="font-style: italic;">Mémoires d‘Outre-Tombe</span>.<br /> Ce siècle nous en montre de nombreux exemples comme Mme d’Houdetot et Saint-Lambert, Mme d’Epinay et Grimm, le duc d’Orléans et Mme de Montesson, et les plus célèbres d’entre eux, le chevalier de Boufflers et la comtesse de Sabran. Et pourtant, elle était veuve, il était célibataire, étant chevalier de Malte, mais les convenances, les intérêts de fortune et de famille n’autorisaient pas ce mariage qui ne put se faire qu’après la Révolution où ils sont devenus pour la société l’image vivante de Philémon et Baucis comme l’écrit Madame de Chastenay, dans ses <span style="font-style: italic;">Mémoires</span> - qui viennent de reparaître en texte intégral dans la même Bibliothèque d’Evelyne Lever - « Ils étaient tous les deux d’une simplicité romantique » ajoute-t-elle.<br /> Avec la publication du premier volume de leur correspondance, nous vivons les débuts de cette histoire amoureuse, fort bien commentée et annotée par Sue Carrell, spécialiste américaine de la littérature française : en mai 1777 le prince de Ligne présenta le chevalier de Boufflers, cadet d’une grande famille picarde, sans fortune, colonel du régiment de Chartres-infanterie, homme d’esprit peu goûté de la cour à cause de ses vers et de sa liberté de parole, à une jolie brune piquante, la comtesse de Sabran dont les traits ont été immortalisés par Mme Vigée-Lebrun. Eléonore de Jean de Manville, héritière d’un riche trésorier général de France avait épousé à 19 ans en 1766, un vieil amiral de cour, le comte de Sabran, d’une famille provençale très illustre mais très gueuse. Le mariage de la poire et de la soif selon un formule courante de l’Ancien régime. En échange de sa dot, la nouvelle épouse fut reçue aux honneurs de la cour où sa beauté et son esprit en firent vite une jeune femme à la mode. Veuve avec deux enfants dès 1775, elle acheta un des plus jolis hôtels de Paris, rue du Faubourg-St Honoré et mit son honneur et sa vertu sous la protection de Mgr de Sabran évêque de Laon. Sa vertu était grande et c’est par une amitié fraternelle que commence cette correspondance mais qui ne trompe personne. On les sent qui s’aiment malgré les mots «ma sœur» et «mon frère» ! Il faut attendre mai 1781 pour une première nuit ensemble dans le ravissant lit bleu de la comtesse. La vraie correspondance amoureuse peut alors commencer, avec ses crises de jalousie, ses caprices, ses raccommodements et ce premier volume s’arrête au moment ou le chevalier de Boufflers désireux d’acquérir un peu de gloire est nommé gouverneur du Sénégal en 1785. Deux autres volumes suivront l’année prochaine qui seront, comme le premier, remplis d’inédits et de détails qui nous éloignent des <span style="font-style: italic;">Liaisons dangereuses</span> : « Adieu, amie; écrit le chevalier en 1784, adieu, amour, adieu, ange, archange ; adieu, douce domination dont mon cœur et ma raison même ne se défendront jamais ».<br /><br /><span style="font-weight: bold;">La comtesse de Sabran et le chevalier de Boufflers, </span><span style="font-style: italic; font-weight: bold;">Le lit bleu, correspondance 1777-1785,</span><span style="font-weight: bold;"> édition établie et présentée par Sue Carrell, Tallandier, 22 euros.</span><br /><br /><span style="font-weight: bold;">Victorine de Chastenay,<span style="font-style: italic;"> Deux révolutions pour une seule vie : Mémoires 1771-1855,</span> édités par Raymond Trousson, Tallandier, 32 Euros. </span><br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-15903120078064289992009-07-24T09:57:00.003+02:002009-07-24T10:06:54.205+02:00Petite sonate autrichienne<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxqvFcjHGe4ls6RT51fmTxIoKXJhRuti4u0DjBHlU1kGpJIpWqQ7iti7WOi66jTESqNGjX_5rEw4AYsqAanLvGXEPUS1lgZ1faS6_f9GgsgoZAMxeG-V_IpkvECBNUFs9u0Q9Wnht-xEcQ/s1600-h/thomas_bernhard_s035_1969_obernatha.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 320px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxqvFcjHGe4ls6RT51fmTxIoKXJhRuti4u0DjBHlU1kGpJIpWqQ7iti7WOi66jTESqNGjX_5rEw4AYsqAanLvGXEPUS1lgZ1faS6_f9GgsgoZAMxeG-V_IpkvECBNUFs9u0Q9Wnht-xEcQ/s320/thomas_bernhard_s035_1969_obernatha.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5361933983193310962" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br />L’histoire des familles aristocratiques constitue un fonds inépuisable de la littérature mondiale, sagas qui nous décrivent le pater familias, les saintes, les exclus….les différentes branches, les alliances, les amours et les coups tordus dans des châteaux de rêve ou des manoirs hurlant et sifflant…Réussies, elles nous donnent comme <span style="font-style: italic;">Au plaisir de Dieu </span> de Jean d’Ormesson un ton, un air qui résonne longtemps en nous et nous emmène là où la littérature doit nous emmener. Mais on a jamais été aussi loin que Thomas Bernhard dans <span style="font-style: italic;">Extinction</span> que Gallimard vient de publier dans la collection L<span style="font-style: italic;">’Imaginaire</span>. Ce livre est le contraire d’une saga, c’est un souffle de l’intérieur d’une famille, d’un château, de l’Autriche qui nous révèle son aspect petit bourgeois et hypocrite que l’on sent à Vienne et dans l’ancien empire C’est un récit à la façon de Thomas Bernhard qui nous martèle et nous ressasse la destinée d’une famille en voix d’extinction. Car toutes les familles, mêmes les plus illustres, les plus anciennes ou qui se croient immortelles à la façon des Esterhazy qui ont pour devise « Quand Dieu créa le monde Adam III Esterhazy vint le féliciter », toutes ces familles orgueilleuses et vaniteuses vont s’éteindre. Déjà Marc-Aurèle dans ses <span style="font-style: italic;">Pensées </span>( VIII, XXXI) disait “Vois encore ailleurs non la mort d’un seul homme, par exemple, celle de la race entière de Pompée. Aussi, trouve-t-on gravé sur les tombeaux : ci-gît le dernier de sa race. Songe combien les ancêtres de celui-ci s’étaient donné de peine pour laisser un héritier de leur nom. Quelqu’un sera nécessairement le dernier; par conséquent la famille entière mourra.” Cela aurait pu être l’exergue d’<span style="font-style: italic;">Extinction</span>, Le narrateur est un cadet de grande famille qui vit à Rome où il donne des leçons de littérature allemande à un étudiant. Et il lui raconte son choix de Rome, de l’Italie, de la culture italienne et de l’art de vivre contre sa famille engoncée dans les traditions d’un immense château millénaire, dans un climat froid et brumeux au milieu des forêts, des chasses et de la religion… de l’apparence… Il se sert de cette confession pour nous distiller les critiques les plus acerbes, les plus amères contre la famille, contre sa mère, l’église, l’Autriche , l’esprit national socialiste autrichien, l’hypocrisie autrichienne… un espèce de décadence de la <span style="font-style: italic;">Mittel Europa,</span> d’envers des choses… On croit maintenir un passé aristocratique alors qu’on vit dans la compromission la plus abjecte. Qu’y a–t-il sous les <span style="font-style: italic;">Loden,</span> les jolis tabliers salzbourgeois, l’amour de la musique viennoise et la catholicisme le plus triomphant? Quelles sont les vraies relations entre sa mère et un prélat autrichien fixé à Rome? Pourquoi les bibliothèques sont-elles toujours fermées à Wolfsegg? Pourquoi son oncle si cultivé et charmant est-il considéré comme un paria par une famille si conformiste imprègnée d’esprit petit bourgeois oppressant? Ses membres se prennent pour des géants qui ne sont que des marionnettes. Murau parti à Rome écrit pour se délivrer de cette oppression, mêlée de nostalgie et d’amertume. Amertume d’une destinée qui aurait pu être autre si on avait poursuivi la lignée dans ce qu’elle avait de beau, d’innovant, de spirituel dans les temps anciens. C’est que depuis le XIXe comme l’écrit Châteaubriant dans les <span style="font-style: italic;">Mémoires d’Outre-tombe,</span> la noblesse est entrée dans l’âge des vanités… Cette destinée prend un tour inattendu quand les parents et le frère aînée de Murau meurent dans un accident de voiture et qu’il devient l’aîné de la famille, le maître de Wolfsegg… Il va conduire la famille à l’extinction selon une logique implacable mêlée de vengeance, de respect et de justice. C’est un des meilleurs romans de Thomas Bernhard, un de ceux qu’on lit en trois ou quatre nuits, totalement absorbé par une lecture qui nous laisse pantelant et songeur après avoir tourné la dernière page…. Une petite sonate autrichienne insistante et sardonique pour l'été.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Thomas Bernhard, <span style="font-style: italic;">Extinction</span>, Gallimard, L’Imaginaire, 9 €</span><br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-73567458410674516542009-06-14T23:11:00.002+02:002009-07-08T16:26:55.623+02:00Le musée du château de Dieppe<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjU8C7_JtG_JQoCKxn4xwJmpKHVvTAwMGAurpu0amZ0svYOWJmM7et_oR8QBlE5fmszEz4kihqBLmES4pytGZouHelO6SNXFxYoz3bFeIA-fW4lzbAVifxh1i29TFZFI8IQGVVt2xBMHqoh/s1600-h/Dieppe_p.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 320px; height: 215px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjU8C7_JtG_JQoCKxn4xwJmpKHVvTAwMGAurpu0amZ0svYOWJmM7et_oR8QBlE5fmszEz4kihqBLmES4pytGZouHelO6SNXFxYoz3bFeIA-fW4lzbAVifxh1i29TFZFI8IQGVVt2xBMHqoh/s320/Dieppe_p.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5347294267726862514" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br /><br />A l’opposé de Cannes , il est une destination maritime où je rêvais depuis longtemps d’aller, une cité aux confins de l’histoire, de la littérature et de la mer, Dieppe. Profitant d’un temps normand de printemps qui alternait la pluie, le crachin, le grand soleil et les orages, nous sommes partis à la découverte d’un lieu qui ne correspondait en rien à ce que j’imaginais. D’une intense activité portuaire, il ne reste rien, ou presque. Une malle pour l’Angleterre tous les soirs, quelques chalutiers, des promènes couillons, une dizaine de voiliers….les quais, docks, hangars sont déserts, c’est d’une tristesse infinie comme si la vie s’était retirée en même temps que la mer. Une mairie affreuse, un front de mer aussi mal reconstruit que partout dans la France d’après guerre. Hôtels et casinos d’une laideur inouïe. La vieille ville est plus préservée et pittoresque, beaucoup de belles maisons sont à vendre ou à louer. Deux églises gothiques, Saint Rémy et Saint Jacques, bijoux l’architecture normande, d’une taille de cathédrale, dans un état lamentable. Ce sont des chefs d’œuvre en péril... Dans l’une, un filet pour les chutes de pierre et de gravas, l’autre est coupée en deux. On y expose un affreux peintre local qui vend ses croûtes entre deux contreplaqués…Triste exemple de la situation du patrimoine religieux français. La ville de Dieppe ne peut certainement pas faire face toute seule à l’entretien de ces deux édifices, avec 30.000 habitants une économie en déroute…Pourtant les touristes, Anglais surtout, se manquent pas depuis toujours ! Première cité européenne des pèlerins de Saint-Jacques qui débarquaient de Brighton, Dieppe nous montre là sa richesse médiévale.<br />C’est cette richesse que l’on retrouve au musée du château qui surplombe la ville. Exquis musée de province qui nous offre des collections très variées, ayant chacune un grand intérêt grâce à l’intelligence et au goût du conservateur. Toute l’histoire maritime est présentée, liée aux aventuriers dieppois, aux Ango, à Duquesne, tableaux d’Isabey, maquettes de bateaux. L’histoire locale avec le lancement de la première station balnéaire sous la Restauration par la duchesse de Berry dont on voit le portrait offert à la ville. Il faudrait aussi sauver à ce propos le petit théâtre construit en 1826, unique en France avec sa machinerie et son décor fermé depuis 50 ans… La collection de tableaux comprend un beau portrait de Courbet, Jacques Emile Blanche, Lebourg et toute l’école normande de paysage, un merveilleux Fantin-Latour très symboliste, un portrait d’écuyère de Van Dongen. Mais la spécificité du musée est l’ivoire. Les marins dieppois du Moyen Age et de la Renaissance allèrent prendre le tabac et l’ivoire sur les côtes d’Afrique d’où les premières manufactures de tabac qu’il fallait râper, les râpes étaient protégées par des morceaux d’ivoire sculptés… les artistes se sont déplacés vers Dieppe pour s’approvisionner et travailler sur place. Voila comment est né cet art que l’on découvre avec joie, car au delà des christs, statues de saints et scènes religieuses, dont certaines sont admirables dans leur architecture « Renaissance », on découvre des médaillons et portraits de grands, de princes européens, de seigneur normands comme d’armateurs dieppois, des scènes mythologiques – Apollon et Daphné – des bustes, des paysages ajourés imitant le Wedgwood, des bijoux… c’est inattendu dans la variété et le talent. Plus loin, sont les figurines de terre cuite ou crue de Pierre-Adrien Graillon, autodidacte dieppois encouragé par David d’Angers qui a représenté comme des santons laïques ses contemporains, les pauvres et les bourgeois de Dieppe. Il est le créateur d’un monde comme Balzac et Daumier, qu’il a aussi retranscrit sur des panneaux de bois d’une grande fraîcheur d’exécution et d’imagination. Il faut aussi signaler les collections et le mobilier de Camille Saint-Saens pour les amateurs de musique.<br />De la terrasse du château, on domine la ville et la côte vers Varengeville où le jardin du Bois des Moutiers offre en cette saison les plus beaux rhododendrons de France qui s’étalent dans les vallons vers la mer. A deux heures de Paris.<br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-79451313341660583872009-05-30T16:22:00.004+02:002009-05-30T16:30:10.974+02:00CENT CINQUANTIEME ANNIVERSAIRE DE "MIREILLE"<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8Yq2XE1vYOT6iKwJ8w2Xls79nKsc07beGr-LTx-9r04LPjCKmy6FFzVOKiBnBAmZNjYrj1-gxC4WWHImLrMsjNi8w22Er-u26c34xzuR2oXfmIDw14y84qzH3iuKSXbo4GUrvuGtkz5yO/s1600-h/cam23.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 226px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8Yq2XE1vYOT6iKwJ8w2Xls79nKsc07beGr-LTx-9r04LPjCKmy6FFzVOKiBnBAmZNjYrj1-gxC4WWHImLrMsjNi8w22Er-u26c34xzuR2oXfmIDw14y84qzH3iuKSXbo4GUrvuGtkz5yO/s320/cam23.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5341622849378050322" border="0" /></a><br /><br /><div style="text-align: justify;"><br />Le cent cinquantième anniversaire de « <span style="font-weight: bold;">Mireille »</span> de <span style="font-weight: bold;">Frédéric Mistral</span>, chef d’oeuvre de la littérature provençale et poème d’amour éternel, donne lieu cette année à de nombreuses manifestations dans toute la Provence et à Sceaux, en juin. A <span style="font-weight: bold;">Saint-Raphaël</span> une passionnante exposition au Centre culturel montée par « <span style="font-weight: bold;">La Rafelenco</span> », met l’accent sur les liens entre Mistral et cette cité ainsi que sur l’opéra qu’en a tiré Charles <span style="font-weight: bold;">Gounod</span>, dans le sillage du succès de cette œuvre. « Mireio » est dédicacée en 1859 par Mistral à <span style="font-weight: bold;">Lamartine</span> avec cet envoi que je cite dans sa langue originale : « <span style="font-style: italic;">Te counsacre Mirèio, es moun cor e moun amo/Es la flour de mis an/Es un rasin de Crau qu’emé touto sa ramo/Te porge un païsan </span>»… Je te consacre Mireille, c’est mon cœur et mon âme, c’est la fleur de mes années, c’est un raisin de Crau qu’avec toutes ses feuilles, t’apporte un paysan… Il me semble encore entendre le regretté <span style="font-weight: bold;">Louis Malbos,</span> conservateur du musée Granet, héritier de Joseph d’Arbaud nous lire ces lignes en nous enseignant Mistral, dans son bureau du Palais de Malte d’Aix qui avait alors fière allure….<br />Mireille selon une passionnante conférence de <span style="font-weight: bold;">Pierre Fabre,</span> ancien « capouliè » du <span style="font-weight: bold;">Félibrige </span>,le mouvement de la renaissance provençale initié par Mistral, a connu tout de suite un immense succès en France et à l’étranger : 60 traductions aujourd’hui, c’est une œuvre étudiée dans les universités japonaises ou suédoises. Et c’est grâce à elle que Frédéric Mistral obtint le <span style="font-weight: bold;">prix Nobel </span>de littérature en 1904 ! Cette popularité jamais démentie est montrée dans l’exposition par des documents inédits retrouvés dans des collections publiques et particulières locales, dont celle de Pierre Fabre. La création de l’opéra, composé par Gounod, eut lieu au théâtre Lyrique de Paris le 19 mars 1864. Avec dans le rôle titre Mme Miolan-Carvalho, épouse du directeur de l’opéra qui avait créé le rôle de Marguerite de « Faust ». Tout ce beau monde se retrouva à partir de l’année suivante à Saint Raphaël. La station balnéaire venait d’être lancée par l’écrivain <span style="font-weight: bold;">Alphonse Karr</span>, directeur du Figaro, auteur des « Guêpes », personnalité parisienne, rival de Victor Hugo, son gendre Léon Bouyer, photographe et jardinier, l’homme d’affaires Félix Martin et un jeune ingénieur lyonnais qui venait de construire les chemins de fer d’Anatolie, Pierre Aublé, qui sera l’architecte de la ville nouvelle. Rivale de Cannes, Saint-Raphaël devient un lieu de villégiature prisée par l’empereur Pedro II du Brésil, les princes russes, et beaucoup d‘artistes comme les <span style="font-weight: bold;">Carvalho</span> chez qui Gounod séjourna ainsi qu’à l’Oustalet du capelan, chez la vicomtesse de Savigny, égérie d’Alphonse Karr. En 1865, il est à l’hôtel du Nord avec le poète Jules Barbier, son librettiste,pour composer« Roméo et Juliette ». Les Carvalho possédaient une villa à Valescure, quartier mis à la mode par quelques Anglais autour d’un golf entouré de pins parasols. Dans le cadre de cette exposition était également présenté un film "<span style="font-weight: bold;">Mireille et Vincent </span>» de 1932 qui est un mélange de l’oeuvre en français et des grands airs de l’opéra. Ce film nous montre la Camargue et la Crau dans la splendeur du noir et blanc, qui rend la beauté des sites encore plus aride et brûlante. L’opéra de Gounod est actuellement représenté à l’opéra de Marseille et le sera en septembre au palais Garnier. La chanson de <span style="font-weight: bold;">Magali </span>déclamée au milieu du poème par une vieille femme dans le cercle des travailleuses du mas, est la plus belle déclaration d’amour de toute l’histoire de la littérature. J’aime la lire le soir à voix haute, dans cette langue provençale jubilatoire et sonore. Cette exposition de Saint–Raphaël a ce mérite de nous redonner le goût de « Mireille » que l’on peut toujours lire en dehors des mille éditions anciennes, illustrées ou contemporaines dans la <span style="font-weight: bold;">version bilingue des Cahiers rouges de Grasset</span>.<br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-50327495458867465902009-05-17T19:11:00.001+02:002009-05-17T19:13:21.287+02:00WE NEED A ... CAMPION!<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsDD5hZ7KoRKeCEPojPXpWMaKkvEAYn4WGC6xxWZCYdZE2XOBbyXwE1Mm8butmMPdY4UymE_72NlJMUTHo3S3cnXUH_GQbSP_gRdVqgLQbiXxWMFEDhyphenhyphenAOepP9e2wjmfaLJ_YZenqt-PrD/s1600-h/_45694714_brightstar1_466x300.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 320px; height: 206px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsDD5hZ7KoRKeCEPojPXpWMaKkvEAYn4WGC6xxWZCYdZE2XOBbyXwE1Mm8butmMPdY4UymE_72NlJMUTHo3S3cnXUH_GQbSP_gRdVqgLQbiXxWMFEDhyphenhyphenAOepP9e2wjmfaLJ_YZenqt-PrD/s320/_45694714_brightstar1_466x300.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5336842158719219442" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"> <br /><br />C‘est le film dont nous avons tous besoin en ce moment. Loin de la crise, d’Obama, des talibans, du conflit israélo-palestinien, de la grippe, des grippes ou de la « banane » du président, une petite merveille a surgi pour nous au festival de Cannes. Une étoile brillante au firmament de nos rêves et de notre imaginaire. Une histoire d’amour, anglaise en diable, un drame romantique, les amours et la mort du poète John Keats. « Bright Star » de Jane Campion, fera pleurer dans les chaumières. Certes, mais il nous donne deux heures de bonheur absolu grâce à un petit génie qui ne fréquente pas les réalisateurs et cinéastes français, celui du talent de la reconstitution historique. Je ne sais pourquoi ce génie si spécial adore l’Angleterre et le monde anglo-saxon. Le goût, l’amour et le respect de l’histoire ? Un peu des trois je pense, joints à la fierté d’un passé glorieux qu’on ne désire pas gommer comme en France en permanence. Je ne prendrai qu’un exemple, la cession de l’hôtel de la Marine, place de la Concorde, prestigieux palais qui l’abrite depuis plus de deux siècles est impensable à Londres. Si on avait eu besoin d’agrandissement, on aurait acheté les immeubles voisins ou construit une tour derrière, mais on aurait respecté et la propriété publique qui est la nôtre et les hommes qui l’ont hanté, ont construit l’histoire et donné un sens à ce lieu. De cela la France est incapable et encore moins sous la présidence actuelle. Et bien dans les films, c’est la même chose, on ne s’embarrasse pas des détails des reconstitutions, point de conseiller historique pour expliquer aux comédiens, pas seulement l’histoire, les faits, les dates et les caractères, mais le maintien, la démarche, le positionnement social, la lenteur de la vie du début du XIXe siècle, le temps… C’est tout ce que nous trouvons dans « Bright star ». Et surtout Jane Campion a trouvé un ton, le « ton » qui fait qu’on y croit, qu’on a remonté le temps…L’époque des phtisiques, des vraies jeunes filles, des amusements et jeux de société, des soirées familiales et musicales, de la découverte de l’amour qui se cherche, se vit, se réalise, s’amplifie et donne à un poète une muse, et à une jeune coquette une raison de vivre et de lire… C’est le temps qui passe et égrène les saisons dans des paysages, des intérieurs, une lumière qui sonnent si juste aussi . C’est d’une beauté issue des tableaux de Friedrich des paysages de Turner, des gravures en couleur de William Blake; comme historien, j’ai été subjugué par la beauté et la véracité de ce film. Abbie Cornish est une merveilleuse godiche préoccupée de rubans et de falbalas qui par jeu, puis par amour se métamorphose comme les papillons qu’elle élève. Ben Whishaw a cet aspect féminin, fragile et un peu ambigu des héros romantiques qui plaisaient tant aux femmes. Chopin ou Lucien de Rubempré. Jane Campion nous fait un très beau cadeau, un ton, une lumière, une histoire d’amour. Comme disaient ses fans en sortant du palais des Festivals : « We need a… Campion ! »<br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-72644376824000051272009-05-12T15:39:00.004+02:002009-05-12T15:46:59.834+02:00PARIS BERLIN<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSmNQ1TOcVa9UjwjrlfNSPuMM8JkuJ9KzX1LmddyPndEKcNcagotgUGSTDd6d9yT2TM7CE_-PbuqMIr2S0pSNC7WvbPQDDr2EXdsXTFy3BVev8HKx01NHOlTpzonWcefhXEwrIt4oJn_IL/s1600-h/berlin1945.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 226px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSmNQ1TOcVa9UjwjrlfNSPuMM8JkuJ9KzX1LmddyPndEKcNcagotgUGSTDd6d9yT2TM7CE_-PbuqMIr2S0pSNC7WvbPQDDr2EXdsXTFy3BVev8HKx01NHOlTpzonWcefhXEwrIt4oJn_IL/s320/berlin1945.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5334932386809512594" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br /><br /><div style="text-align: justify;">Pas facile d’être la petite fille d’un couple franco-allemand quand on est élevée à <span style="color: rgb(51, 51, 255);">Berlin </span>pendant la guerre. C’est l’histoire que nous conte <span style="color: rgb(51, 51, 255);">Christiane Germain</span>, ancienne galeriste parisienne, journaliste, auteur de livres sur l’art et l’histoire des femmes. Une de ces femmes du tout Paris culturel dont le charme, la conversation, le goût cachent une blessure secrète, un drame d’enfant. Comment, ce qui devrait être la richesse d’une vie, deux nationalités, deux langues, deux cultures complémentaires peut être gâché par la guerre, la <span style="color: rgb(51, 51, 255);">haine franco-allemande</span>. Avec beaucoup de tact Christiane Germain remplit la promesse faite à sa mère de raconter sa vie. Issue d’une des grandes familles de la haute société protestante parisienne, celle ci se bat pour devenir danseuse, acrobate, vedette de music hall … puis épouse un industriel allemand. La guerre éclate. Descriptions pour nous inhabituelles de la <span style="color: rgb(51, 51, 255);">vie quotidienne berlinoise,</span> la peur des nazis, l’enrôlement forcé du père, la famine, les séjours à la campagne, les bombardements, la peur du feu, les difficultés que les Français ont si bien connues… puis l’arrivée des <span style="color: rgb(51, 51, 255);">Russes </span>et cette scène la plus extraordinaire du livre, tragique et comique à la fois, comment sa mère fantasque, chic et parfumée sauve du viol et de la mort des centaines de réfugiées et leurs enfants. L’occupation russe et la survie quotidienne, la mort à tous les coins de rue… mais des rencontres extraordinaires, des hasards et des chances qui jointes au courage et à l’inconscience de sa mère les protège. La famille reconstituée vient vivre en France et doit affronter la mise à l’écart de la famille, la haine des autres, la bêtise administrative française. Puis se reconstitue avec amour . Et son père remonte une affaire de tissus dans le … <span style="color: rgb(51, 51, 255);">Sentier </span>. Où tout le monde fait confiance à l’Allemand honnête et travailleur. Christiane Germain vit ce Paris d’après guerre comme aussi le silence écrasant des Allemands, les questions sans réponse : ses parents savaient-ils ? leurs amis savaient-ils ? comment ? Pourquoi … ? Cela marqua toute une génération d’Allemands qui étouffa sa honte, sa responsabilité et la réalité historique. Blessure secrète, certes, mais aussi une famille extraordinaire, un couple amoureux, une mixité qui l’ont aidée à se tourner vers l’art et la littérature . Mais quelle est son <span style="color: rgb(51, 51, 255);">Allemagne </span>vue par des yeux d’enfants ? Des questions qui restent sans réponse, et un beau livre documentaire qui est le contraire de bien d’autres par sa légèreté et sa profondeur. Une vision de femme sensible et pudique.<br /></div><br /><span style="font-weight: bold;">Christiane Germain, Paris-Berlin, le Grand écart, Ramsay, 15 euros.</span><br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-47928358995928303832009-05-07T08:21:00.003+02:002009-05-07T08:37:48.276+02:00Moscou, la crise et la culture<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGjz4WHr_45XP2sH-kFuTpt5Kn2zp4G1tX3KBXW9Y2KozsJwR7n9KnWJrrxdj67SK0Qa2DzwZYW_ad6wQgXACDyYVIjq0jeAK3yFzWufrEEQATdMCFhwPVR7DU4GG-GN0vHWYWvqa_45Z7/s1600-h/portrait.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 256px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGjz4WHr_45XP2sH-kFuTpt5Kn2zp4G1tX3KBXW9Y2KozsJwR7n9KnWJrrxdj67SK0Qa2DzwZYW_ad6wQgXACDyYVIjq0jeAK3yFzWufrEEQATdMCFhwPVR7DU4GG-GN0vHWYWvqa_45Z7/s320/portrait.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5332966370451566354" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"> Semaine hivernale à <span style="font-weight: bold;">Moscou</span>. Ce froid retarde le printemps et les Moscovites en ont marre.. Mais ils s’amusent tout de même et sortent beaucoup. La crise est là bien sur, mais on en parle moins qu’à Paris ou plutôt différemment. Elle est surtout liée, pense-t-on, au prix du pétrole et donc pas de raison de s’affoler pour le moment. Les Russes ont un peu l’impression d’être en marge de l’économie mondiale. Et l’attitude des entrepreneurs est de chercher des solutions, pas de pleurer. Plus je vais à Moscou et plus Paris a l’air d’une ville de province. Il n’y a qu’à voir les robes du soir et les bijoux du grand couturier Valentin Ioudachkine. Ou rencontrer Samanta Ripa di Meana, qui circule entre ses galeries de Moscou, Shangaï et Bruxelles. On inaugure un nouveau pub anglais à côté du célèbre restaurant français <span style="font-weight: bold;">Jean-Jacques,</span> boulevard Nikitski, mais le côté froid, inconfortable et les écrans géants de télévision diffusant les matchs de football de la League ne peuvent concurrencer la bonne bouffe et l’ambiance de brasserie parisienne de Jean-Jacques, lieu incontournable des élites moscovites. <span style="font-weight: bold;">Muriel Rousseau Ovtchinnikov </span>qui l’a conçu avait envie d'un vrai bistro parisien à proximité de chez elle .Depuis il y en a quatre autres dans la ville. Muriel est une des Moscovites les plus branchées et incontournables de la capitale où elle a filé après sa sortie des Arts déco de Paris. Elle a créé une agence de création et de communication <span style="font-weight: bold; font-style: italic;">Lieu Commun</span> qui invente des mots russes, des dessins, des décors, des évènements… tout ce qu’elle touche se transforme en or ! Pas seulement de l’or sonnant et trébuchant, de l’or de sentiments, de rencontres, de création. Elle a fêté ses 15 ans de Moscou avec une exposition « Art to B-to Be Art » au Musée des arts décoratifs montrant sa peinture, ses porcelaines, ses photos… elle met en relation toutes sortes de gens qui lui plaisent, premier impératif ! Le vendredi soir elle organise un atelier de nu féminin pour ses amis, ses clients, des créateurs, des oligarques. J’ai participé à une séance qui se passait dans un salon où elle exposait à côté de la Galerie Trétiakov moderne. On s’amuse beaucoup et cela donne une énergie de groupe formidable. Son mari <span style="font-weight: bold;">Nikolaï Ovtchinnikov </span>est un des grands artistes russes, peintre et créateur. J’adore de lui, un petit temple grec dont les colonnes sont des troncs de bouleau. Sa vision du monde est d’un angle inconnu des autres. C’est aussi un ancien hooligan des années 80 qui avait monté avec des copains un groupe de rock interdit dont les cassettes se vendaient sous le manteau. Ce groupe donnait cette semaine un concert au Manège Impérial, la grande salle d’exposition de Moscou, au pied du Kremlin, en même temps qu’une grande exposition internationale de photos, devant un groupe de fans quinquagénaires qui se remémoraient ces grands moments du rock russe… Au <span style="font-weight: bold;">musée Pouchkine,</span> une exposition de dessins romantiques allemands et des écoles du nord, et une autre consacrée au portrait de l’Homme aux yeux gris du Titien. La maison de <span style="font-weight: bold;">Gogol </span>vient d’être restaurée, mais c’est une catastrophe : une muséographie policée, plastifiée, lisse, destinée au grand public avec vidéos et enregistrements, à tué l’âme de la maison de ce grand écrivain. Même si on est ému de voir la chambre où il mourut, son masque mortuaire, des dessins de sa maison de Poltava en Ukraine. Il y a une polémique avec les Ukrainiens pour savoir si Gogol est russe ou ukrainien et à l’occasion de la sortie d’un film tiré de son <span style="font-weight: bold; font-style: italic;">Tarass Boulba </span> un peu modifié et très anti polonais entre les ultra nationalistes et les autres… tout le monde en parle….Le nouvel ambassadeur de France, M. de Gliniasty ne comprend pas cet acharnement de certains médias contre la Russie, Poutine, la mafia… C'est extrêmement réducteur. La culture, les sentiments, la musique, la joie de vivre sont si présents ici. Et une ville comme Moscou qui a une maison du miel où on peut déguster des dizaines de miels de toutes les parties de l’Empire, de la Toundra, des Terres noires, de la Volga, des monts Altaï… ne peut pas être une mauvaise ville.<br /><br /><br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-15033500530255956932009-04-15T14:53:00.003+02:002009-04-15T15:05:17.565+02:00Mansart le bâtisseur du Roi<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRfy4wRI1CWxQ2GZCH-cDJ_x4w-_F5eU5Xk7S0m6vz55sFMJwO-gOgyVKSgRC8P6XiAxT3r7PEdv6aDQfsMjojo1iiHWQww9-ZRCi5zuaKeOdpawqc1SRoySO0As8rxDr0T9cZsw-e3hFl/s1600-h/5837-004-F938E709.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 255px; height: 300px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRfy4wRI1CWxQ2GZCH-cDJ_x4w-_F5eU5Xk7S0m6vz55sFMJwO-gOgyVKSgRC8P6XiAxT3r7PEdv6aDQfsMjojo1iiHWQww9-ZRCi5zuaKeOdpawqc1SRoySO0As8rxDr0T9cZsw-e3hFl/s320/5837-004-F938E709.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5324901405063116770" border="0" /></a><br /><br /><div style="text-align: justify;"><br /></div><br /><div style="text-align: justify;">Le <span style="font-weight: bold;">musée Carnavalet</span> rend hommage au grand architecte Jules Hardouin-Mansart (1646-1708) avec une remarquable exposition organisée par l’historien de l’art<span style="font-weight: bold;"> Alexandre Gady </span>et Jean-Marie <span style="font-weight: bold;">Brusson</span>, conservateur en chef des peintures du musée, et dans une belle mise en scène de <span style="font-weight: bold;">Philippe Pumain</span>. D’emblée on est en présence du personnage que Mansart s’est fabriqué. Cet Hardouin, fils d’un obscur peintre et d’une nièce de l’architecte François Mansart, fut son élève. Il eut l’heureuse idée, à sa mort en 1666, d’accoler son nom au sien, devenant Hardouin-Mansart, puis «<span style="font-weight: bold;"> Monsieur Mansart</span>». La première salle de l’exposition est consacrée à sa représentation, portraits, gravures, bustes, médailles. Déjà, jeune, il est peint par <span style="font-weight: bold;">Rigaud</span> dans un habit bleu un peu royal, enveloppé d’un manteau noir et décoré de l’ordre de St Lazare et N.D. du Mont Carmel qui l’a anobli en 1682. Il a l’air arrogant et très content de lui. Mais il est représenté en architecte, un grand traité à la main, posé sur un compas et une règle. Le buste de Coysevox, saisit encore son ardeur. Puis les traits s’épaississent, les perruques enflent, l’ordre de Saint-Michel s’ajoute avec la pompe de ses costumes au fur et à mesure que sa carrière se déroule dans le sillage du Roi Soleil : premier architecte du Roi en 1681, inspecteur général des bâtiments en 1691, <span style="font-weight: bold;">surintendant des bâtiments du Roi</span> en 1699, presque un ministre ; il mourra en 1708, comte de Sagonne et colossalement riche. Son dernier portrait, par Rigaud toujours, n’est plus celui d’un architecte doué et ambitieux, il a tout l’apparat et la pompe d’un grand seigneur de la cour … cette cour si familière et pour qui il a travaillé toute sa vie. D’abord son chef d’œuvre, le <span style="font-weight: bold;">dôme des Invalides</span>. On voit les très rares plans d’atelier restaurés autour de la maquette des Invalides en écorché qui nous fait voir tout le génie de ce bâtiment, des proportions, de la décoration. A mon avis il tient en un trait de génie probablement inspiré par le Val de Grâce de son oncle : le « <span style="font-weight: bold;">point dans l’axe</span> » à la base du dôme lui même au-dessus du fronton de l’avant corps de l’église. Au lieu d’avoir une fenêtre centrale dans la perspective et l’axe du sommet du fronton, c’est un trumeau entre deux fenêtres. On a l’impression que le bâtiment tourne et cela lui donne élévation, légèreté et élégance. La question peut se poser de cette immense église vide et superbe en dehors de Paris. D’aucuns y voient un désir du Roi d’y établir un mausolée des Bourbons. En aucun cas ; le Roi était trop fidèle à la tradition royale de Saint-Denis, à l’idée d’une seule dynastie en trois races, la plus vieille lignée royale du monde de Clovis à Louis XIII, pour organiser un transfert de sépulture dans un lieu nouveau. Mais, montrer sa puissance et sa richesse dans une église qui rivaliserait avec Saint Paul à Londres ou Saint Pierre de Rome, oui. On voit même un projet de place prévue par Mansart avec deux bras ouverts…. Comme Versailles, la place des Victoires, la place Vendôme, aussi construits ou embellis par Mansart. Parmi les 150 documents montrés, maquettes, dessins, plans, photographies, les châteaux disparus sont les plus émouvants. <span style="font-weight: bold;">Marly,</span> le château le plus original de tout les temps, comme une espèce de <span style="font-style: italic;">Rotonda</span>, petit palais carré autour d’un salon circulaire, entouré d’eau de toutes parts et orné de 12 pavillons qui se reflètent dans le grand bassin. C’est la folie de Louis XIV, où éclate son amour des jardins, des bois de la chasse, des chevaux et des chiens qui dormaient sans sa chambre. Très différent était <span style="font-weight: bold;">Clagny</span> offert à Mme de Montespan, dont on comprend enfin le luxe évoqué par Mme de Sévigné et la fameuse galerie. Mansart a aussi construit la maison de Saint-Cyr pour sa rivale, Mme de Maintenon, et travaillé pour le Dauphin, le prince de Condé à Chantilly ou de nombreux courtisans à Boufflers, Dampierre, et Paris. Comment faisait-il pour répondre à toutes ses demandes ? C’est un des secrets de sa réussite, il disait toujours oui, au Roi, à Louvois, aux Grands et son agence, avec son beau frère Robert de Cotte, fournissait des projets, les plans, les dessins . Cette force de travail, cette imagination et cette ambition frénétique l’ont aidé assurément. Mais surtout, il a su comprendre ce que voulait le Roi. Mansart est un <span style="font-weight: bold;">symbole du Grand Siècle</span> comme Colbert, Vauban, Louvois, Le Brun ou Rigaud. Ils ont construit cette France harmonieuse et classsique , cet art français de la mesure et de l’élégance, le baroque à la française. Il faut absolument aller voir cette exposition si vivante et remplie d’inédits.<br /><br />L’exposition est présentée au musée Carnavalet du <span style="font-weight: bold;">3 avril au 28 juin 2009</span>. Elle est ouverte du <span style="font-weight: bold;">mardi au dimanche de 10h à 18h</span>.</div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-46021913970793027992009-04-06T22:54:00.004+02:002009-04-06T23:01:36.381+02:00Le dernier film de Wajda sort enfin en France<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPegnONxSybfoqqZ8pgLbm9y2XTS98f6Sza6D33ET590NMKi0ZsnkEwbElvMiOeh6_cdmahrgyrVJ-UrYXUwTsYSW-EfLRUPATW1-0B0vKONI6JoRZHXsgLp8N_KTVI77avmNxcqMCslgI/s1600-h/9117_Katyn.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 320px; height: 220px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPegnONxSybfoqqZ8pgLbm9y2XTS98f6Sza6D33ET590NMKi0ZsnkEwbElvMiOeh6_cdmahrgyrVJ-UrYXUwTsYSW-EfLRUPATW1-0B0vKONI6JoRZHXsgLp8N_KTVI77avmNxcqMCslgI/s320/9117_Katyn.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5321685265077460482" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"> <br /> <br />Le dernier film du grand cinéaste polonais Wajda, <span style="color: rgb(51, 51, 255);">"Katyn"</span>, dont nous avions rendu compte lors de sa présentation au mois de juin dernier, sort enfin sur les écrans français. Mais toujours pas en Allemagne ni en Russie. C’est que l’étranger voudrait avoir un droit de regard sur l’histoire polonaise et un peu la dicter aux Polonais. Certains accusent <span style="color: rgb(51, 102, 255);"><span style="color: rgb(51, 51, 255);">Wajda</span>,</span> dans ce film comme dans d’autres, de ne pas parler du drame des juifs de Pologne. C’est un problème que les Polonais doivent eux-mêmes régler comme nous Français réglons celui de la collaboration. Ce film, très autobiographique, commence au moment de l’invasion simultanée de la Pologne par les armées, allemande le 1er septembre, et, soviétique le 17 septembre 1939. L’abandon par la France et l’Angleterre a entraîné la défaite de l’armée polonaise. <span style="color: rgb(51, 51, 255);">230.000 soldats et 18.000 officiers sont faits prisonniers par les Russes</span> à la fin du mois de septembre. Les officiers sont gardés dans des camps de rétention qui ne respectent pas la convention de Genève, dont la Russie soviétique n’était pas signataire. Staline ordonna leur mort. <span style="color: rgb(51, 51, 255);">Environ 15.000 officiers de tout rang dont 12 généraux furent exécutés dans la forêt de Katyn</span> (actuelle Biélorussie) au printemps 1940. Beaucoup étaient des officiers de réserve, l’élite de la nation polonaise, des ingénieurs comme des artistes, tous fiers de servir le drapeau polonais.<br />Le cinéaste, âgé de 83 ans, nous livre là un de ses plus beaux film, très dur, tourné avec une grande pudeur et une grande intelligence. On s’achemine vers la fin du film et le début du communisme en Pologne et on a rien vu de ces massacres terribles. Bien soulagés, on pense qu’on ne verra rien ! Avec les Polonais de l’époque nous vivons la découverte macabre par les Allemands en 43, le retour des survivants et la litanie des listes des morts par haut-parleur sur la place de Cracovie en 44, puis les récits, enfin la vérité toute nue grâce au carnet d’un officier rendu à sa veuve. L’horreur soviétique. Mais <span style="color: rgb(51, 51, 255);">cette vérité est étouffée par les Russes </span>qui refusent leur responsabilité et font endosser officiellement le massacre par les armées allemandes. Ce que l’occident a accepté et endossé ! Les Polonais après avoir subi les exactions et pressions allemandes doivent subir celles des Russes et des nouveaux partisans communistes. La trahison des Alliés n’est pas tant celle de 39, c’est celle de 44, de ne pas avoir porté secours en priorité à la Pologne pour lui épargner le joug russe. Dans cette nouvelle Pologne « libérée » le pays doit se reconstruire, c’est le plus important. Non, disent d’aucuns, la résistance doit guider notre action. Très beau dialogue entre deux sœurs dans les deux camps opposés. La ralliée dit à celle qui refusera de signer la déclaration reconnaissant que leur frère a été tué par les Allemands :<br />-Tu choisis le camp des morts, c’est sordide !<br />-Non, réponds la résistante, je choisis celui des assassinés pas celui des assassins. <span style="color: rgb(51, 51, 255);">Tout le problème de cette occupation communiste est posé.</span><br />La fin est sublime dans l’horreur car elle a les dimensions du dernier acte du Dialogue des Carmélites de Poulenc. De même que les religieuses chantent en allant à la guillotine jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’une voix, les officiers sortant des camions noirs de la mort récitent leur <span style="font-style: italic;">Notre Père</span>. Wajda les filme chacun disant une phrase de ce <span style="font-style: italic;">Notre Père </span>ainsi reconstitué. L’émotion nous gagne, un peu de honte aussi…<br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-87573401224569958732009-03-28T14:03:00.003+01:002009-03-28T14:17:42.032+01:00God save the airport<div style="text-align: justify;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2yLSfxycFyJGbJtpm9jHQ6dfWafuPYCYJuJBZINh_6xg4FWeJCpbaepWB0o_JErO-oI1v6bJltFT69JH3-cppTG1p1Dm_rFXW3QNCmB7S0ML-k0-U4pwCgJWHp4tV0KB169INX1CKnktY/s1600-h/planif00-013-034.gif"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 320px; height: 214px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2yLSfxycFyJGbJtpm9jHQ6dfWafuPYCYJuJBZINh_6xg4FWeJCpbaepWB0o_JErO-oI1v6bJltFT69JH3-cppTG1p1Dm_rFXW3QNCmB7S0ML-k0-U4pwCgJWHp4tV0KB169INX1CKnktY/s320/planif00-013-034.gif" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5318224543632391394" border="0" /></a><br /><br /><br />There is a city in France where they are very intelligent. And of course ils pensent que we, the rest of the France, are very ploucards et retardataires. This town is <span style="font-weight: bold;">Lyon.</span> Déjà ils sont encore plus intelligents car ils ont un nom bi, je veux dire bilingue Lyon and lion it is the same in french and english, un animal rugissant et the king ....So quand on est so clever and royal on se doit de conquérir a new market and how : by english ! Of course, everybody speaks english, every tourist, traveller, customer…. Et donc il faut changer le nom ringard de «<span style="font-weight: bold;">Aéroports de Lyon</span>» et mettre son site internet en anglais, … heureusement qu’on engage des dircom – I don’t know the name in english sorry ! - qui sont aussi des penseurs, des stratèges et by un coup de magical baguette Aéroport de Lyon devient <span style="color: rgb(51, 102, 255);">Lyonairports</span>… musique s’il vous plait et Metro Goldwin Mayer ambiance in the fond... Un long interview on the web nous explique qu’un changement d’identité est nécessaire : «C’est l’aboutissement naturel d’une évolution profonde de l’entreprise, déjà bien engagée et qui va s’accentuer dans les années à venir. <span style="color: rgb(255, 102, 102);">L’image véhiculée par Aéroports de Lyon ne correspond plus à sa réalité</span>. Sa dimension de plus en plus internationale, avec plus de long-courriers, son ouverture à tous les segments de trafic comme le low cost, son dynamisme commercial, ses nouveaux services, son sens de l’accueil et sa qualité de service, sont autant de signes de ce changement. » But why now demande le complice websiteur : «<span style="font-weight: bold;"> </span><span style="color: rgb(51, 102, 102);">Un trop grand décalage entre les actions accomplies et celles en cours introduirait un manque de cohérence dans notre démarche. Nos actions ont aussi besoin de visibilité, donc Lyonairports doit avancer. </span>» (Musique de fonds God save the queen or Rule Britannia quoique Tiperary ne serait pas mal aussi….). Des mauvais esprits pourraient trouver qu’on risque de gommer notre identité française ? foin de ces ringardises : « Lyonairports est un puissant levier au service du développement économique de toute une région et contribue à son rayonnement international en étant visible et compris sous le nom qu’elle s’est choisi… <span style="color: rgb(51, 204, 0);">C’est parce que nous avons profondément changé que nous changeons de nom.</span> » Et voilà pourquoi votre fille est muette…. Nous apprenons qu’un comité de sélection de 12 membres réunis autour du directoire a choisi ce nom « international, compréhensible par tous, qui fait référence à notre ancrage territorial… court, aisément mémorisable qui peut facilement se conjuguer avec un rappel de l’activité concernée". Et surtout, the cherry on the top : « <span style="color: rgb(204, 102, 0);">C’est un nom intemporel »<span style="color: rgb(0, 0, 0);">….En conclusion il y a </span>« une signature associée à la notion de plaisir, mémorisable, impactant</span> ( I love impactant so modern !!!) <span style="color: rgb(204, 102, 0);">Une signature construite sur les codes anglo-saxons, elle permet d’impliquer le choix personnel de la cible. Elle nous personnalise </span>». We could be very proud of autant d’intelligence et de sensibilité… mais comme l’état est actionnaire d’Aéroports de Lyon, le préfet du Rhône doit donner son accord and this man was not very happy at all… Dans un courrier du 20 mars dernier il demande le retrait d’une telle proposition, fustige l’utilisation de l’anglais, les dépenses prévues et son commentaire nous rassure : le bon sens francais n’est pas mort :<br />« Le préfet estime en effet qu'il est aujourd'hui plus essentiel <span style="color: rgb(204, 51, 204);">d'ouvrir davantage Aéroports de Lyon à l'international, par une politique commerciale dynamique</span>, que de n'engager qu'un simple changement de nom. Le choix de cette nouvelle signature, calquée sur les codes anglo-saxons, ne peut évidemment pas constituer une stratégie de communication adaptée aux enjeux d'un territoire dont l'économie représente 10 % du produit intérieur brut français. De plus, il juge inadmissible que certaines institutions sous-estiment à ce point le poids économique et culturel de la langue française et les valeurs qu'elle véhicule. <span style="color: rgb(255, 0, 0);">Par ailleurs, cette démarche conduira inéluctablement à terme à effacer l'appellation et le logo Aéroport Lyon Saint-Exupéry et à se priver du coup de l'ensemble des symboles véhiculés par ce nom.</span> Enfin, le préfet s'interroge sur le coût probablement élevé de ce changement de nom et l'opportunité d'une telle dépense en cette période de crise économique. » Merci M. le préfet !<br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-11721169264281273392009-03-20T23:59:00.004+01:002009-03-21T00:09:07.403+01:00La vie d'une femme<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEir-_tkXd9VWR7AZzEut6NAmR6Gw8XJ7mOaRatusUbXJSfC3bp_GsUPzQBTIgcl2xky_k2ryTAc-7XJp9vWxGIzaIVFppEMa1iV6qBxjXrjpzB0BvL5ykNSowly0Z3i6oTXsqUsiUkJ1iCZ/s1600-h/nm_175793_px_501__w_monacomatin_.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 214px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEir-_tkXd9VWR7AZzEut6NAmR6Gw8XJ7mOaRatusUbXJSfC3bp_GsUPzQBTIgcl2xky_k2ryTAc-7XJp9vWxGIzaIVFppEMa1iV6qBxjXrjpzB0BvL5ykNSowly0Z3i6oTXsqUsiUkJ1iCZ/s320/nm_175793_px_501__w_monacomatin_.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5315409525529231586" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><br /><br />La vie de <span style="font-weight: bold;">Madame de Maintenon</span> est un sujet de roman. C’est bien ce qu’avait ressenti <span style="font-weight: bold;">Françoise Chandernagor</span> quand son éditeur lui avait confié ce projet de biographie. Elle eut tout de suite l’envie d’écrire « ses » mémoires, de se glisser sous sa capuche noire, ses fontanges et ses dentelles et de devenir cette <span>Françoise d’Aubigné</span>, si décriée. Son éditeur, peu confiant, lui dit « Vous ne tiendrez pas 500 pages». Elle a tenu. Le style et le ton lui sont venus tout de suite et l’estime des historiens, accompagné d’un formidable succès de librairie, a suivi la publication de « <span style="font-weight: bold;">L’allée du Roi </span>». Une adaptation à la télévision, une première transposition au théâtre avec Geneviève Casile il y a quelques années précèdent la reprise de ce spectacle au théâtre Daunou avec <span style="font-weight: bold;">Marie-Christine Barrault</span> qui l’a déjà fait un peu tourner autour de Paris.<br />Pendant deux heures et quart, nous voyons naître, grandir, aimer, gémir, Françoise d’Aubigné, la <span style="font-weight: bold;">veuve Scarron</span>, la mendiante, la protégée des grandes dames, la maîtresse de bien des grands, puis la gouvernante des enfants de <span style="font-weight: bold;">Louis XIV </span>et de Mme de Montespan, la protectrice de Saint-Cyr, la marquise de Maintenon surnommée Madame de Maintenant, l’épouse morganatique du Roi haie par Saint-Simon. Elle naquit au monde le soir d’une violente dispute avec <span style="font-weight: bold;">Mme de Montespan</span>, qui lui reprochait avec hargne sa pauvreté, et d’avoir trompé son mari estropié, ce à quoi sa veuve lui répondit « Qui n’a jamais péché me jette la première pierre ! » Pour éviter la fureur de la maîtresse royale, elle demanda au Roi la permission de se retirer. Le Roi lui accorda en lui disant haut et fort devant toute la cour : « Je vous sais un gré infini de toutes les choses que vous faites pour mon service… <span style="font-weight: bold;">Madame de Maintenon</span>… » la nommant ainsi pour la première fois, effaçant l’infamant « veuve Scarron » et lui marquant l’attachement qu’elle pressentait depuis un moment déjà. Devenue <span style="font-weight: bold;">sa maîtresse </span>au bord de la fontaine du château de Saint Germain, au cours d’une scène imaginée bien sur par Françoise Chandernagor, où Marie-Christine Barrault nous représente, et Madame de Maintenon et le Roi, elle franchit toutes les étapes de ce parcours presque sans faute qui la conduisit aux marches du trône… Marie-Christine Barrault n’interprète pas Françoise Chandernagor, elle est Mme de Maintenon. Nous sommes des voyeurs de son âme et de son cœur. Une vie se déroule devant nous, la vie. Nous goûtons un plaisir que nous donne seuls les bons textes et les grands comédiens. Le portrait en ombre chinoise de Louis XIV nous révèle le sens qu’il donnait à ses devoirs et à son pouvoir. Les spectateurs sanglotent quand elle raconte et joue la mort du Roi.<br /><span style="font-weight: bold;">Marie-Christine Barrault </span>est une comédienne généreuse et qui sème le bonheur qu’elle a récolté tout au long d’une vie remplie de belles histoires et répand autour d’elle l’énergie que Dieu lui a donné. Elle lui rend d’ailleurs souvent grâce dans de nombreux spectacles et lectures qu’elle enchaîne en France, en Suisse ou en Belgique. Comme au théâtre Daunou, il faut se retourner dans la salle pour voir le sourire des spectateurs, leur enthousiasme et leur adhésion. Car c‘est cela le théâtre, nous raconter une histoire à laquelle on croit en retrouvant notre <span style="font-weight: bold;">âme d’enfant </span>et nous donner envie, sortant, de lire ou relire Jean de la Croix, Saint-Exupéry ou George Sand.<br /><br />« <span style="color: rgb(51, 51, 255);">L’allée du Roi </span>», de <span style="color: rgb(51, 204, 0);">Françoise Chandernagor</span>, mise en scène de <span style="color: rgb(51, 255, 255);">Jean-Claude Idée</span>, avec <span style="color: rgb(255, 0, 0);">Marie-Christine Barrault</span>, au <span style="color: rgb(204, 102, 204);">théâtre Daunou</span>, 7 rue Daunou, 75002 Paris, du mardi au vendredi à 20h30, le samedi à 17h et le dimanche à 15h30.<br /><br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-89485959571333379082009-03-02T17:47:00.002+01:002009-03-02T17:49:04.644+01:00Le salon du livre de Casablanca<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiX5jWuythLRTi8igGGYaUd6pzzwa7AUiOKPnWjs9QZ_2VD3Qa__S7sKRjJaMqR7ioISjls_xcbpbCirtcAobfk40YH6M-7x3JUfg3Qi-dN_ts2Spk40Z0zVx6dqX1cICqA-q5NwEXe_ft7/s1600-h/9782850259562FS.gif"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 290px; height: 320px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiX5jWuythLRTi8igGGYaUd6pzzwa7AUiOKPnWjs9QZ_2VD3Qa__S7sKRjJaMqR7ioISjls_xcbpbCirtcAobfk40YH6M-7x3JUfg3Qi-dN_ts2Spk40Z0zVx6dqX1cICqA-q5NwEXe_ft7/s320/9782850259562FS.gif" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5308633280598471346" border="0" /></a><br /><br /> <br /> <br />Il est de bon ton de dire dans l’édition à Paris que le livre se porte mal, que les retours des libraires de janvier ont été très importants, que le beau livre est atteint, que La Martinière prépare un énorme plan social…et pourtant le quinzième Salon International de l’Edition et du livre de Casablanca (SIEL) vient de se dérouler dans une atmosphère de fête populaire. Certes les problèmes sont là et pour le Maroc surtout celui des prix des livres : beaucoup d’éditeurs ou de libraires représentant des éditeurs étrangers proposent des livres à prix spécial sur lesquels se ruent les acheteurs. Des jeunes principalement, beaucoup de jeunes, en bandes, en famille ou avec leur école, parcourent les stands à la recherche de livres en arabe ou en français. Le monde arabophone est très présent même s’il y a une volonté manifeste de limiter les éditeurs religieux nationaux, iraniens, syriens ou égyptiens. L’Algérie et le Liban sont bien représentés. Le pays invité cette année était le Sénégal qui entraînait des pays voisins et renforçait l’aspect francophone. La France entretient au Maroc un des plus importants services culturels du monde, en plus du réseau d’Instituts et d’Alliance françaises. Elle disposait d’un grand stand avec des allures de paquebot. Cette année Antoine de Saint-Exupéry était à l’honneur pour célébrer l’aviateur écrivain et le Maroc dans sa vie et son inspiration. C’est le pays où il a le plus vécu après la France, avant les Etats-Unis ou l’Argentine. Il y a écrit « Courrier sud » et la « Lettre au général X… », rencontré le désert si présent dans «Terre des Hommes », « Citadelle », et « Le petit prince ». Le désert a été le révélateur de sa pensée. Selon Jean Huguet : « Il ne s’y est point rendu de lui–même, il a été choisi ». Des expositions et des films lui étaient consacrés, tant au salon même qu’à l’Institut culturel français ainsi que des conférences et tables rondes. On pouvait y rencontrer Bernard Chabbert, le grand journaliste spécialiste de l’aviation, l’historien François Gerber, auteur du remarquable « Saint Exupéry de la rive gauche à la guerre » qui nous prépare un « Mermoz », Alban Cerisier, des éditions Gallimard ou le traducteur du petit Prince en langue berbère. Une adaptation théâtrale du « Petit Prince » par Virgile Nastase et les diverses animations proposées enthousiasmèrent beaucoup ces jeunes. Mais les visiteurs du stand « France » furent également très intéressés par Pierre Assouline et son blog littéraire, et le prix Goncourt 2008, Atiq Rahimi remporta un véritable succès de librairie autour d’un vaste public. Casablanca est une ville nostalgique et mythique qui n’a pas un siècle. Dans la vieille Médina on trouve toujours les meringues rouges décrites par Saint-Exupéry à Charles Sallès, et dès qu’on en sort on est frappé par cet urbanisme « art nouveau », cette volonté de faire une ville moderne qui amène ici les architectes du monde entier. Pourtant ce patrimoine est absolument laissé à l’abandon, des destructions le menacent continuellement. C’est un passé colonial qu’on voudrait sans doute oublier. Des hommes et des femmes passionnés se battent cependant pour tenter de le préserver et le faire connaître. Certains ont collaboré au beau livre de Jean-Louis Cohen et Monique Eleb « Casablanca, mythes et figures d’une aventure urbaine » chez Hazan. On y retrouve l’hôtel Excelsior où descendaient les pilotes de l’aéropostale et son célèbre café, l’immeuble du Glaoui, rue Noly où habita « Saint-Ex » avec Consuelo en 1933… mais en face un immeuble entier vient de s’écrouler dans la plus grande indifférence. Espérons que ce patrimoine de livres aidera à sauver le patrimoine architectural de cette ville unique au monde.Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-54855534704989952172009-02-12T12:52:00.002+01:002009-02-12T13:00:10.541+01:00Les amateurs d'art à Paris au XVIIIe siècle<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjt4-ORWnpq6nmKtsT5SnOOflKxQkBNXE7sziUb-5Wa0Yp8dx-RLwRSXdH1DjvkrWj1qANw2D8MkJm1h8tKkJ4eiz5biWUjdlh7ms6iELQUwvxbMSDIyYA471gvsTuuzak6NIMP-PwaGvXI/s1600-h/Claude_Henri_Watelet.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 225px; height: 295px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjt4-ORWnpq6nmKtsT5SnOOflKxQkBNXE7sziUb-5Wa0Yp8dx-RLwRSXdH1DjvkrWj1qANw2D8MkJm1h8tKkJ4eiz5biWUjdlh7ms6iELQUwvxbMSDIyYA471gvsTuuzak6NIMP-PwaGvXI/s320/Claude_Henri_Watelet.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5301878235313316658" border="0" /></a><br /><br /><br /><br />La linguistique est une science admirable qui donne une définition précise et historique des mots que l’on emploie parfois sans réfléchir. Qu’est-ce qu’un amateur? On le confondrait aujourd’hui avec les curieux, les collectionneurs, les connoisseurs, les mécènes ou les experts ! Fatal error IV… comme on dit sur la toile ! Un très intéressant ouvrage sur l’histoire du goût nous donne les clefs pour comprendre ce qui s’est passé à Paris au XVIIIe siècle. C’est la première étude véritable sur cette figure importante du monde des arts. « Dès le XIXe siècle, l’amateur devient une figure de la supériorité française, et le goût est présenté comme un attribut naturalisé de l’aristocratie d’Ancien régime et l’apanage de la nation française en Europe » nous dit son auteur, Charlotte Guichard, dans la droite ligne des recherches de Krzystof Pomian et Antoine Schnapper qui ont étudié les collectionneurs et les curieux. L’approche originale et séduisante de Charlotte Guichard pour arriver à définir l’amateur se fait par l’histoire de l’Académie royale de peinture et de sculpture qui seule permet de comprendre sa spécificité. A partir de 1747, fut élaboré un statut académique des « honoraires amateurs » dont le modèle est le comte de Caylus qui joua un rôle fondamental dans l’évolution des arts et remit le goût de l’antique à l’honneur. Cet engouement amènera le style néoclassique ou Louis XVI qui parut terriblement moderne alors que ces amateurs étaient aussi souvent des curieux, des érudits antiquaires étudiant l’histoire ancienne, les épitaphes, les inscriptions grecques et romaines, accumulant dans leur cabinet les dates, les listes, les noms, les blasons comme le comte de Vence, le marquis Maffei ou le président de Brosses. Cette figure du curieux sera ridiculisée par l’ Encyclopédie et Diderot s’opposera avec force au comte de Caylus. Les amateurs se distinguent avant tout par leur goût. Dans sa conférence « De l’amateur », le comte de Caylus entoure l’amateur d’une suprématie artistique. Il veut redonner à l’Académie royale via les amateurs la légitimité de la critique artistique : le titre d’amateur devient donc l’exclusivité de l’Académie royale. Le goût est la base, le fonds et la seule ressource du véritable amateur. Vient ensuite la pratique du dessin, de la peinture ou de la gravure « en amateur ». Et enfin, élément aussi fondamental et déterminant dans cette définition, les relations sociales et amicales que les amateurs entretiennent avec les artistes et qui vont au-delà du mécénat. L’amateur est capable de critiques raisonnées des oeuvres du peintre et donc de le conseiller et de l’orienter dans sa création. C’est cette dépendance que Diderot puis divers philosophes et critiques contesteront de plus en plus à la fin de l’ancien régime. Parmi ces amateurs, l’histoire a retenu La Live de Jully, le beau-frère de Mme d’Epinay et frère de Mme d’Houdetot, Bergeret, Jean de Boullogne, Watelet (ici figure son portrait par greuze), Jean de Jullienne issus de la haute finance ou de la haute administration royale. La noblesse figure en bonne part avec le marquis de Calvière, le baron de Bésenval, le duc de Chabot, le bailli de Breteuil, le comte de Choiseul-Gouffier ou le marquis de Voyer. Beaucoup de ces amateurs sont aussi des collectionneurs. Charlotte Guichard nous décrit, non les collections, mais leur constitution et leur composition, les achats et les voyages en Italie, la circulation des oeuvres, la naissance des ventes aux enchères parisiennes, la première salle de vente de M. Lebrun, mari de Mme Vigée-Lebrun, les catalogues. Par ce moyen, comme par leur portrait ou les gravures des tableaux de leur collection, on perçoit l’image que les amateurs veulent donner d’eux-même ou que leur donnent les nouveaux marchands, experts, critiques qui établissent déjà des listes de prix, des filiations d’œuvres et créent la notion de provenance prestigieuse comme les collections de Mariette ou du prince de Conti. Ces amateurs ont joué un rôle fondamental dans les débats sur l’art au XVIIIe siècle, très vivants et animés, entre les partisans de la beauté, du rocaille, du féminin et de Boucher, et ceux de la peinture d’histoire, nationale et du retour au seul goût pur, celui de l’antique, Greuze et David. C'est aussi le débat du passage du pouvoir culturel de la "Cour" à la "ville". Aujourd’hui nous débattons plus prosaïquement du maintien ou de la suppression du ministère de la culture.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Charlotte Guichard, Les amateurs d’art à Paris au XVIIIe siècle, Epoques, Champ Vallon, 29 euros.</span>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-65550135103640930332009-02-03T12:57:00.005+01:002009-02-03T13:23:56.793+01:00Venise, nouveau lieu incontournable des éditeurs<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib-AyMRfynGhZ9Fh78-q1nZ6heyu6Pxmnj0jU62ELymfWs6AGVJ1feqXrCMpPzLfaJXcJU2LfxaXAvB6yu9LY3t4dgQzxTA-_DoNIWvU4wiHKWIqTYXpDlQHdnS2M7wDE8Xrcw90zAoNWx/s1600-h/ph992817.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 250px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib-AyMRfynGhZ9Fh78-q1nZ6heyu6Pxmnj0jU62ELymfWs6AGVJ1feqXrCMpPzLfaJXcJU2LfxaXAvB6yu9LY3t4dgQzxTA-_DoNIWvU4wiHKWIqTYXpDlQHdnS2M7wDE8Xrcw90zAoNWx/s320/ph992817.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5298544895899005298" border="0" /></a><br />Quel est le lieu où l’on parle livres entre libraires, éditeurs et distributeurs de façon unique au monde ? La fondation Cini, dans l’île de San Giorgio, à Venise, la dernière semaine de janvier depuis 25 ans, à l’occasion du cours de perfectionnement de l’école des libraires italiens, la «Scuola per librai Umberto et Elisabetta Mauri ». Cette initiative formidable, au moment où partout ferment les librairies, donne pendant un an une formation continue aux jeunes libraires dans toutes les régions d’Italie, leur permettant d’accroître ainsi leur capacité de réflexion et de décision.<br />La session de fin de cours se déroule donc annuellement à Venise et réunit autour d’eux, outre des libraires, de nombreux éditeurs internationaux, des auteurs, des intellectuels, économistes et sociologues… Fondée en 1983 par Luciano Mauri, qui dirigeait le groupe des Messageries italiennes, elle porte le nom de sa fille Elisabetta, trop tôt disparue et de son père Umberto, président de l’association des Libraires d’Italie, marié à la sœur du grand éditeur milanais Valentino Bompiani. Cette rencontre est devenue un des points incontournables du monde du livre. Les Français pour dire vrai boudent un peu cette organisation très soutenue par les Allemands, sans doute grâce à Inge Feltrinelli, qui préside aux destinées de la maison d’édition Feltrinelli et dont la présence active est un rayon de soleil tous les ans : les plus grand éditeurs allemands de Rowohlt à Bertelsmann s’y sont succédés. Cette année, les Anglais étaient à l’honneur pour examiner l’évolution du marché anglais depuis la rupture du "Net book agreement" : pour les libraires c’est catastrophique : de même qu’on ne trouve plus de viande que dans les supermarchés, il n’y a presque plus de librairies indépendantes, que des chaînes dans une ambiance de compétitivité accrue et féroce… Umberto Eco, grand habitué de ces rencontres en ami de la maison, enthousiasma le public par son propos sur la fragilité des supports de l’écriture depuis l’antiquité et lui qui nous avait vanté la force et les capacités du cd-rom en 1991 fut obligé de reconnaître sa mort programmée ; tout en regrettant que la disparition des appareils de lecture nous empêchent de connaître réellement la durée de vie de ces procédés.<br />Après sa sœur Silvana Ottieri, amie de Pasolini, c’est Achille Mauri, adossé au groupe familial Mauri Spagnolo, deuxième groupe éditorial italien, qui préside maintenant aux destinées de la «Scuola per librai ». Editeur d’art – c’est lui qui a, le premier, publié Umberto Eco et les collectionneurs se disputent ses catalogues de Fontana !- voyageur, cinéaste, producteur, collectionneur et mécène, c’est un entrepreneur de la renaissance italienne qui donne à ces réunions le ton d’une rencontre amicale. Car lors des foires et salons comme Francfort, Bologne ou Londres, les éditeurs ne font que du business, dans une course contre la montre de rendez vous et de signatures de contrats. A Venise, ils prennent le temps de connaître et rencontrer les autres éditeurs, de savoir comment ils raisonnent et fonctionnent, de nouer des contacts, de tisser des liens d’amitié. Et, à cette occasion, il entreprennent également des négociations d’affaires et des partenariats qui font des rencontres de Venise un lieu désormais incontournable.<br />L’année prochaine, la France sera invitée sur le thème de l’édition numérique : comment résister à Google et créer une plateforme commune d’éditeurs européens. Beau sujet à ne pas manquer….Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-58874722394118454522009-01-26T19:41:00.006+01:002009-01-28T09:53:45.311+01:00Le président de Brosses, la justice et les laquais<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEpnYz3eU7FhRqV9ouH5IfAhdeEGrsQxAOiGKoqnOWsU_4G16H_fGsILuL9MYhjZw-0cqCW2nwMk7PF4K8_Oc0aI8BPSDGQ3wTDDabhSl128XI9skhbx-bgczO-wRF5-yzsx_y5SqAgSCo/s1600-h/230px-Charles_de_Brosses_-_Charles_Nicolas_Cochin_II.jpeg.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 150px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEpnYz3eU7FhRqV9ouH5IfAhdeEGrsQxAOiGKoqnOWsU_4G16H_fGsILuL9MYhjZw-0cqCW2nwMk7PF4K8_Oc0aI8BPSDGQ3wTDDabhSl128XI9skhbx-bgczO-wRF5-yzsx_y5SqAgSCo/s200/230px-Charles_de_Brosses_-_Charles_Nicolas_Cochin_II.jpeg.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5295674751597206898" border="0" /></a><br /><br /><br /><br />L’article de Dominique Barella, dans le Monde du 23 janvier dernier, intitulé « La communauté judiciaire réduite aux laquais », fustige la soumission de la haute hiérarchie judiciaire aux désirs des princes régnants. L’ancien président de l’Union syndicale des magistrats rappelle que les magistrats récalcitrants aux ordres de Louis XV en janvier 1771 furent démis de leur fonction et exilés. On aura pas besoin d’en arriver jusque là aujourd’hui… Mais il ne dit pas pourquoi cette image de laquais lui est venue naturellement sous la plume. C’est un mot du président de Brosses (1709-1777). Ce haut magistrat, président à mortier du Parlement de Bourgogne, refusa de faire partie du nouveau parlement Maupeou en 1771. Voyant que son cousin, le conseiller Fevret de Fontette, avait accepté une place il eut un geste d’indignation : rentrant chez lui il jeta son manteau et son mortier à son valet de chambre en disant « Tenez, il n’y a plus que les laquais qui en puissent porter !»<br />Les anciens parlements furent rétablis au début du règne de Louis XVI en 1775 et Charles de Brosses, doyens des présidents fut nommé Premier président de Dijon. Car, si cet homme est connu aujourd’hui comme écrivain - et surtout comme l’auteur des « Lettres d’Italie », le meilleur récit de voyage du XVIIIe siècle dans la péninsule- il a avant tout mené une carrière et une activité de magistrat, depuis le jour où à vingt et un ans il endossa la robe de conseiller de son père : « Il faut être magistrat avant d’être homme de lettres… tout l’ennui de la place n’empêche pas qu’il faut qu’elle passe la première ». Mais le mortier au XVIIIe siècle est souvent compagnon de fortune, d’instruction et de curiosité et le milieu bourguignon avec Buffon et Bouhier fut propice à l’éclosion de beaux esprits. Le président de Brosses en est le parfait représentant, qui pourrait servir d’exemple aujourd’hui, avec une haute idée de sa fonction, mais sans morgue, une priorité pour le service du Roi, mais sans compromission, un attachement à toutes les formes de l’art et de l’esprit, mais sans exaltation philosophique. C’est ce qui l’empêcha de publier de son vivant ses lettres écrites d’Italie lors de son voyage de 1739-1740 et qu’il réécrivit dans son cabinet de Dijon. Il est passé à la postérité par cette oeuvre, mais à part un cercle restreint de parents et d’amis, personne n’a pu lire ce qu’il considérait comme un manuscrit de jeunesse un peu leste.<br />Cet esprit universel, raconte son cousin, l’abbé Le Gouz « se divertit tant qu’il peut, c’est à dire qu’il soupe tous les soirs dehors, rentre à deux heures du matin, joue et perd son argent, boit et mange de tout, court après les petites dames, veut se connaître en tout, décider de tout, raisonner sur tout, même sur les étymologies et les langues qu’il ne sait pas, l’histoire ancienne et moderne, le siècle de Louis XIV, celui où régnait Artaxerxés à la longue main, la généalogie de Corvinus Messala, comme celle de Bourbon. En vérité, je suis confondu, mortifié, atterré quand je vois ces gens d’heureuses et triomphantes mémoires, ces cervelles à registre, à table chronologiques, ces docteurs en nom, ces dépôts vivant des naissances, des morts, des alliances et des parentages universels ».<br />Il publia en 1756 une « Histoire des navigations aux terres australes » qui considérait l’Océanie comme la cinquième partie du monde. Puis en 1760, son ouvrage « Du culte des dieux fétiches » imposa le mot fétichisme en français. Enfin en 1765, parut le « Traité de la formation mécanique des langues », étude de l’étymologie et des racines des langues vivantes et mortes qui inspira Kant. Poursuivi par la haine de Voltaire pour une affaire de tas de bois devant le château de Tournay qu’il lui avait loué, il ne put entrer à l’Académie française, ce dont il fut mortifié.<br />Le président avait déjà été exilé six mois en 1744 à propos d’une affaire de préséance avec le Lieutenant général de la province de Bourgogne. A l’occasion du retour de ce dernier à Dijon, il dut lui souhaiter la bienvenue et prononça cette harangue au nom du Parlement de Bourgogne : « Monsieur, le Roi, seul maître des honneurs, ayant bien voulu vous accorder le plus grande distinction que vous puissiez recevoir en cette province, le Parlement, toujours plein de respect et de soumission pour ses volontés, vient à l’occasion de votre retour exécuter l’ordre de Sa Majesté ». Messieurs les laquais prenez en de la graine….Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6543300384014348145.post-70940270559069611072009-01-12T16:14:00.009+01:002009-01-15T17:28:22.222+01:00MALIBU A LA COMEDIE FRANCAISE<div style="text-align: justify; font-family: verdana;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHoQXk_iImNDmKAtfAKRIALb3ex-FSLNLkeQLLMVsb85yh16db8ze7lueg-rPqhq4AY5rF2IwNBUE_jtpVONyamyrgrdZOlb7XHQ_svHTXC5MrHK9m47GewPB9tT-_mMkpzSV-99mRKqdI/s1600-h/figaro2.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 200px; height: 170px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHoQXk_iImNDmKAtfAKRIALb3ex-FSLNLkeQLLMVsb85yh16db8ze7lueg-rPqhq4AY5rF2IwNBUE_jtpVONyamyrgrdZOlb7XHQ_svHTXC5MrHK9m47GewPB9tT-_mMkpzSV-99mRKqdI/s200/figaro2.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5291558108272775090" border="0" /></a>J’étais l’autre soir au théâtre français, on y jouait Beaumarchais, « Le mariage de Figaro ». Certes, on peut trouver les costumes d’époque, les décors d’un château à la campagne, chez un grand seigneur espagnol de la fin du XVIIIe siècle, un certain mélange de naturel et de masques un peu ringards. Foin des disdacalies, de nos jours ! Nous ne mangeons pas de ce pain-là, Monsieur ! On a donc beau jeu de remplacer les tenues d’époque par des survêts, des petites robes banales, mélangées à des tenues « belle époque » et des coiffures déjantées de today: c’est ça la modernité du théâtre, l‘éternité d’un texte. Que dis-je ? (Pardon…on ne dit plus théâtre, vieux jeu, beauf, ancien régime, on dit « spectacle vivant » !) L’ennui, c’est que cela s’accompagne d’une distribution assez hasardeuse. Les comédiens français d’un certain âge, Michel Robin et autres, qui ont fait la gloire de la maison nous enchantent ! C’est quand même le but du théâtre, être « enchantés » par les comédiens/magiciens qui nous emmènent dans le monde d’une histoire d’amour, dans la révolte d’un auteur, de nous y faire croire, et ensuite de nous faire réfléchir, adhérer, rejeter un texte, une pensée… Mais pour certains parmi les plus jeunes, on y croit plus : ils sont honnêtes, gentillets, bravounets mais le cœur n’y est pas, ni la voix, ni la diction et oserai-je le dire, comble de la ringardise, plus aucune liaison mais pas la moindre ! Une succession de « beaueffets » ou « pluaplaindre ». Si, je me trompe, une fois Figaro nous a affublé d’un « il join-z-à ses alarmes » du plus bel effet. On pense bien que je suis le seul à l’avoir remarqué, un si petit détail d’historien pointilleux…<br /></div><div style="font-family: verdana; text-align: justify;">J’ai tort de critiquer la jeunesse, Chérubin, était merveilleux !Mais hélas, trois fois hélas, la comtesse était à contre-emploi. Ou bien le metteur en scène avait besoin de se venger d’elle : elle se croyait dans les « Bonnes » de Jean Genêt ou tentait d’imiter une bourgeoise d’une pièce allemande d’avant guerre… non, chérie, on te demandait de jouer un des plus jolis rôles de femme du répertoire, de savoir marcher, regarder, être digne dans son malheur, mélancolique, savoir faire des niches à Chérubin, complice de Suzanne, amoureuse, nous séduire, nous charmer, nous faire rire et pleurer, d’avoir des... qu’on me pardonne …nuances… une distinction, de l’élégance, un ton. Pour cela il faudrait écouter Mozart. Sa musique seule décrit le rôle… un si vieux compositeur…<br />A propos de musique, je n’ai pas encore raconté le pire, la musique, car cela devient un « must » … dès qu’une scène d’amour commence, ou que cela se complique un peu, alors on nous met une tartine de musique fade, comme dans les feuilletons américains… c’était « Mariage à Malibu »… je ne dis rien du luxe des animations offertes en prime sur la scène – vide, et noire bien sur, une fois de plus il n’y a pas de décors- des accessoires, des feux, des machines, des animaux empaillés… cela doit coûter encore plus cher que des jolis costumes… Je soulignerai pour finir les passages joués dans la salle, c’est aujourd’hui monnaie courante, sans nécessité, sans doute pour faire participer la salle, pour rendre la proposition plus populaire…il n’y a plus de théâtre si on ne se jette pas dans une corbeille, si on ne crie pas quelque chose du troisième balcon, ou suspendu à un lustre…ou voudrait on faire comme au théâtre Kabuki au Japon pour mieux voir les comédiens ? Tout cela nous l’avons vu et entendu cent fois. Mais j’avoue qu’à la Comédie française, je tords encore un peu le nez. C’est un signe que ce spectacle vivant est un spectacle mort. Si on a besoin pour attirer le « populo », pour faire passer des « messages », de musique, de mises en salles, d’accessoires extraordinaires c’est que cela ne prend plus ! Alors pourquoi jouer Beaumarchais dont le texte survécut assez à cette séance, et pour le plus grand bonheur des lycéens de Stanislas présents dans la salle ? C’est prendre les gens pour des imbéciles. La modernité de Beaumarchais, sa verve, sa révolte, sont dans sa pièce et qu’on a pas besoin d’eux pour comprendre que la Révolution n’a finalement pas changé grand chose aux mœurs, sauf que ce n’est plus la dictature de la naissance, mais celle de l’argent, des énarques et des….cultureux…<br /></div>Frédéric d'Agayhttp://www.blogger.com/profile/03810260148412905692noreply@blogger.com0