Groucho Marx racontait que rentrant dans un café, il demande quelque chose de chaud et on lui apporte un … manteau ! Cette citation pleine d’à propos pourrait servir d’exergue au récit de Lorenza Foschini, journaliste et écrivain italienne, un des « stars » de la Rai, « Le manteau de Proust ». Ce n’est en fait pas un récit, ni un essai, c’est une enquête policière et historique qui commence comme l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu le manteau…. Une fouille archéologique littéraire sur Proust et Jacques Guérin, sur la religiosité des souvenirs du grand écrivain, objets de culte. Les lunettes de Zola ne peuvent être mises sur le même plan que le manteau de Proust. Zola peut être un romancier de génie et un héros politique, il ne peut être un sujet de fétichisme.
Proust a raté sa vie sexuelle, amoureuse, familiale, amicale. Il s’est racheté par son œuvre inégalable et son auto psychanalyse est devenue objet de religion. Jacques Guérin, le grand parfumeur, qui a constitué une de plus belles collections de livres et de manuscrits du XXe siècle, a recherché passionnément les écrits et souvenirs de Proust comme ses meubles et objets personnels. Il a même retrouvé de façon très fortuite – c’est le sujet du livre - le manteau , la pelisse qui ne le quittait jamais hiver comme été et qu’il étendait sur son lit la nuit. Lorenza Foschini est allée la voir au Musée Carnavalet où il n’est pas exposé en raison de sa fragilité et a décide de se lancer dans cette enquête.
Au delà du culte, de la sentimentalité, ce manteau n’est qu’un symbole mais ô combien important, un témoignage archéologique malgré sa laideur ou sa médiocrité même, pour nous ressusciter un personnage, des moeurs, une société.
Lorenza Foschini devant le manteau de Proust est comme devant son cadavre, observe le même respect. C’est la réussite de ce petit livre qui nous mène au delà des chose cachées et retrouvées. Il nous fait entrer dans les méandres des rapports familiaux compliqués de Proust avec sa mère, son frère et son affreuse belle sœur qui a brûlé la plus grande partie de sa correspondance et déchiré les dédicaces pour ne pas salir le nom si connu des docteurs Proust ! C’est un plaidoyer contre la famille, contre les femmes de la famille surtout. L’auteur revendique la liberté mentale dans la famille et ce livre peut être aussi lu comme une revendication de liberté aujourd’hui. Une autre particularité de ce livre est d'être simultanément publié en italien et en français par la maison Portaparole créée par une amoureuse de la littérature française dans sa collection Proustiana, Emilia Aru, jeune éditrice romaine. Elle avait organisé avec Lorenza Foschini une causerie à l’hôtel de Galliffet, le centre culturel italien à Paris, avec Daria Galateria, professeur de littérature française à la Sapienza, le biographe Claude Arnaud, et Jean-Marc Leri, directeur du Musée Carnavalet. Ce fut un exercice d’érudition léger, brillant, rempli d’humour et d’intelligence, ,de vraie conversation qui remplit d’aise la foule venue les entendre. Cette société italienne cultivée a beaucoup à nous apporter aujourd’hui par sa maîtrise du verbe et du savoir. La conclusion était donnée dans la salle par cette comparaison entre l’Italie, pays des objets perdus et la France , pays des objets trouvés…
Lorenza Foschini, "Le manteau de Proust", Portaparole.
Il faut rendre hommage à la remarquable traduction de Benoît Puttemans.
Au delà du culte, de la sentimentalité, ce manteau n’est qu’un symbole mais ô combien important, un témoignage archéologique malgré sa laideur ou sa médiocrité même, pour nous ressusciter un personnage, des moeurs, une société.
Lorenza Foschini devant le manteau de Proust est comme devant son cadavre, observe le même respect. C’est la réussite de ce petit livre qui nous mène au delà des chose cachées et retrouvées. Il nous fait entrer dans les méandres des rapports familiaux compliqués de Proust avec sa mère, son frère et son affreuse belle sœur qui a brûlé la plus grande partie de sa correspondance et déchiré les dédicaces pour ne pas salir le nom si connu des docteurs Proust ! C’est un plaidoyer contre la famille, contre les femmes de la famille surtout. L’auteur revendique la liberté mentale dans la famille et ce livre peut être aussi lu comme une revendication de liberté aujourd’hui. Une autre particularité de ce livre est d'être simultanément publié en italien et en français par la maison Portaparole créée par une amoureuse de la littérature française dans sa collection Proustiana, Emilia Aru, jeune éditrice romaine. Elle avait organisé avec Lorenza Foschini une causerie à l’hôtel de Galliffet, le centre culturel italien à Paris, avec Daria Galateria, professeur de littérature française à la Sapienza, le biographe Claude Arnaud, et Jean-Marc Leri, directeur du Musée Carnavalet. Ce fut un exercice d’érudition léger, brillant, rempli d’humour et d’intelligence, ,de vraie conversation qui remplit d’aise la foule venue les entendre. Cette société italienne cultivée a beaucoup à nous apporter aujourd’hui par sa maîtrise du verbe et du savoir. La conclusion était donnée dans la salle par cette comparaison entre l’Italie, pays des objets perdus et la France , pays des objets trouvés…
Lorenza Foschini, "Le manteau de Proust", Portaparole.
Il faut rendre hommage à la remarquable traduction de Benoît Puttemans.
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