La peinture de portraits et la représentation des corps et des âmes est un apport important pour l’historien, le sociologue mais aussi pour le public épris de culture. Les Anglais l’ont bien compris qui ont créé à Londres cette merveilleuse National portrait gallery. « Le portrait est en Angleterre le genre de peinture le plus suivi et le plus recherché » écrit le peintre Rouquet en 1755 dans son Etat des arts d’Angleterre. La représentation des rois, des ministres, des hommes illustres nous permet de les connaître et de les re-connaître, donc de dater, authentifier, historiciser un événement ou un monument. Mais cela va plus loin, avec la multiplication des portraits dans la bourgeoisie flamande et italienne, la noblesse européenne, c’est un art de la représentation qu’une société met en place avec ses codes d’apparence et les messages qu’elle nous envoie. La remarquable exposition du musée de Nantes « Visages du grand siècle, le portrait français sous le règne de Louis XIV » en 1997 a été la grande manifestation française consacrée à cette thématique. « Derrière la mode mondaine, qui mettra du temps à s’éteindre, se cache une préoccupation profonde pour l’apparence et les vertus et les liens qu’elles entretient.
La physiognomonie, ou art de reconnaître le caractère par les traits du visage, s’épanouit au milieu du siècle » nous dit le conservateur Emmanuel Coquery, commissaire de l’exposition. La noblesse parlementaire aixoise prenant le pouvoir en Provence dans les années 1660 a laissé un impressionante quantité de portraits gravés, unique en France, qui nous raconte cette ambition et cette réussite. Plus près de nous, un colloque au château de Versailles « De soie et de poudre, portraits de cour dans l’Europe des lumières », sous la direction de Xavier Salmon, a montré l’imposition du modèle du portrait français à l’Europe entière au XVIIIe siècle. Pourtant avec l’Angleterre il faut parler d’influence mutuelle. Au XVIIe siècle Van Dyck apporta le portrait en Angleterre. Actuellement le musée Jacquemart André lui consacre une première exposition à Paris. Ce nouveau code de la distinction aristocratique, Van Dyck le portait en lui dès sa naissance. Car élève de Rubens à Anvers, il a dans sa jeunesse portraituré les bons bourgeois flamands de sa ville, tous de noir vêtus. Ce qui frappe le plus ce sont les mains, car avec les dentelles c’est le seul moyen d’éclairer tristes robes et pourpoints noirs. Il leur donne un éclat, une transparence qui font penser qu’il devait place une bougie pour les éclairer spécialement. Le séjour à Gêneslui a fait connaître la plus riche société aristocratique du monde. Les familles des banquiers génois qui administrent les finances de l’Espagne sont alors à l’apogée de leur fortune. Et ils font venir les plus grands artistes pour décorer leur ville. Van Dyck de 1621 à 1627 – entrecoupé de séjours à Rome et en Italie- a pris l’habitude de peindre des grands tableaux en pieds des doges, nobles banquiers, mercadants génois et leurs épouses. Les palais de cette ville comme les plus grands musée du monde sont remplis de portraits des Doria, Serra, Spinola, Grimaldi, , Cattaneo et autre Imperiali comme cette hautaine dame assise. Certes elle aussi est habillée en noir – les femmes de la noblesse génoise ne pouvaient mettre de couleurs et de bijoux que pendant la première année de leur mariage afin d’éviter les rivalités familiales- mais quelle différence avec les bourgeoises d’Anvers. Un air de noblesse, avec morgue, distance, et sûreté de soi.
C’est ce que Van Dyck va à la fois apporter en Angleterre et y trouver dans une société fastueuse au milieu de laquelle il s’installe en 1632. Il suffit d’admirer son autoportrait où tout est dit, facilité, intelligence, ambition, distinction, élégance, une aisance et un ton qui ont fait fortune à Londres et ensuite dans toute l’Europe. Le portrait le plus fascinant de l’exposition est celui de la reine Henriette-Marie, épouse de Charles 1er et fille de Henri IV, peinte de profil en 1638. C’est avant tout une Bourbon dont elle a la bouche, le nez, les yeux, la parfaite conscience de sa naissance et de son mariage avec Charles 1er Stuart, roi d’Angleterre et d’Ecosse dont Van Dyck est le peintre officiel. C’est aussi une Médicis par sa mère et donc ce sang des mécènes florentins coule en elle. C’est avec elle et par elle que van Dyck en mêlant son éducation anversoise auprès de Rubens, son expérience génoise, et les traditions des grands portraits de cour des Bourbon et des Médicis, donne les canons du portrait aristocratique anglais. Il renouvelle l’art de cour, place ses « héros » dans de nouveaux paysages de ciels gris et de grottes, crée une climat de mélancolie aristocratique anglaise ou la distance tient toujours le premier rôle. Gainsborough surtout saura s’en inspirer qui donnera le ton du portrait à toute l’Europe à la fin du XVIIIe siècle.
La physiognomonie, ou art de reconnaître le caractère par les traits du visage, s’épanouit au milieu du siècle » nous dit le conservateur Emmanuel Coquery, commissaire de l’exposition. La noblesse parlementaire aixoise prenant le pouvoir en Provence dans les années 1660 a laissé un impressionante quantité de portraits gravés, unique en France, qui nous raconte cette ambition et cette réussite. Plus près de nous, un colloque au château de Versailles « De soie et de poudre, portraits de cour dans l’Europe des lumières », sous la direction de Xavier Salmon, a montré l’imposition du modèle du portrait français à l’Europe entière au XVIIIe siècle. Pourtant avec l’Angleterre il faut parler d’influence mutuelle. Au XVIIe siècle Van Dyck apporta le portrait en Angleterre. Actuellement le musée Jacquemart André lui consacre une première exposition à Paris. Ce nouveau code de la distinction aristocratique, Van Dyck le portait en lui dès sa naissance. Car élève de Rubens à Anvers, il a dans sa jeunesse portraituré les bons bourgeois flamands de sa ville, tous de noir vêtus. Ce qui frappe le plus ce sont les mains, car avec les dentelles c’est le seul moyen d’éclairer tristes robes et pourpoints noirs. Il leur donne un éclat, une transparence qui font penser qu’il devait place une bougie pour les éclairer spécialement. Le séjour à Gêneslui a fait connaître la plus riche société aristocratique du monde. Les familles des banquiers génois qui administrent les finances de l’Espagne sont alors à l’apogée de leur fortune. Et ils font venir les plus grands artistes pour décorer leur ville. Van Dyck de 1621 à 1627 – entrecoupé de séjours à Rome et en Italie- a pris l’habitude de peindre des grands tableaux en pieds des doges, nobles banquiers, mercadants génois et leurs épouses. Les palais de cette ville comme les plus grands musée du monde sont remplis de portraits des Doria, Serra, Spinola, Grimaldi, , Cattaneo et autre Imperiali comme cette hautaine dame assise. Certes elle aussi est habillée en noir – les femmes de la noblesse génoise ne pouvaient mettre de couleurs et de bijoux que pendant la première année de leur mariage afin d’éviter les rivalités familiales- mais quelle différence avec les bourgeoises d’Anvers. Un air de noblesse, avec morgue, distance, et sûreté de soi.
C’est ce que Van Dyck va à la fois apporter en Angleterre et y trouver dans une société fastueuse au milieu de laquelle il s’installe en 1632. Il suffit d’admirer son autoportrait où tout est dit, facilité, intelligence, ambition, distinction, élégance, une aisance et un ton qui ont fait fortune à Londres et ensuite dans toute l’Europe. Le portrait le plus fascinant de l’exposition est celui de la reine Henriette-Marie, épouse de Charles 1er et fille de Henri IV, peinte de profil en 1638. C’est avant tout une Bourbon dont elle a la bouche, le nez, les yeux, la parfaite conscience de sa naissance et de son mariage avec Charles 1er Stuart, roi d’Angleterre et d’Ecosse dont Van Dyck est le peintre officiel. C’est aussi une Médicis par sa mère et donc ce sang des mécènes florentins coule en elle. C’est avec elle et par elle que van Dyck en mêlant son éducation anversoise auprès de Rubens, son expérience génoise, et les traditions des grands portraits de cour des Bourbon et des Médicis, donne les canons du portrait aristocratique anglais. Il renouvelle l’art de cour, place ses « héros » dans de nouveaux paysages de ciels gris et de grottes, crée une climat de mélancolie aristocratique anglaise ou la distance tient toujours le premier rôle. Gainsborough surtout saura s’en inspirer qui donnera le ton du portrait à toute l’Europe à la fin du XVIIIe siècle.
1 commentaire:
Hello,
My name is Gabriela Sáenz, I am a reporter for the BBC Latin American news service, and I was wondering if you could give me a small quote on the new book "El regreso del joven principe", written by the Argentinian poet Alejandro Roemmers.
What is your opinion of the book? What made you want to write the prologue for it?
Thank you very much,
Gabriela Sáenz
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