lundi 19 avril 2010

La cigogne volubile, un nouveau salon du livre


Au moment où la politique culturelle française à l’étranger est très critiquée - et avec raison pour les fermetures de centres, d’instituts, d’Alliances française, les restrictions de personnel, de budgets, de programmes, partout dans le monde - une manifestation de grande envergure vient de se tenir à l’Institut français de Meknès au Maroc, du 9 au 11 avril derniers. Destinée à donner le goût de la lecture dès le plus jeune âge et à contribuer au développement de l’édition jeunesse au Maroc, la Cigogne volubile, nom donné au premier printemps des livres jeunesse de Meknès accueilli auteurs, illustrateurs, conteurs, éditeurs, conférenciers et formateurs français et marocains. Ce pari fou a été pris par Marie-Annick Duhard, nouvelle directrice de l’Institut, dès son arrivé à la suite d’un double constat : l’émergence des clases moyennes au Maroc qui participe au développement de l’intérêt de tous pour l’éducation et la formation, et l’absence de salon de livres pour la jeunesse au Maroc, au Maghreb ou en Afrique. C’est un pari réussi : 17.000 visiteurs en trois jours, 2.400 livres vendus à la librairie organisée dans le hall d’accueil – dont 60% d’éditeurs marocains - achetés par les parents , mais aussi et surtout par les enfants grâce aux chèques livres distribués par l’Institut français de Meknès et ses partenaires aux enfants des écoles, des associations, des comités d’entreprises. Car l’obstacle majeur de l’accès au livre et à la lecture, nous a confié François Larbre, responsable du bureau des livres du service de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France au Maroc, est le prix élevé des livres pour les jeunes Marocains. Seule la mise en place d’un réseau de bibliothèques scolaires, de quartier, municipales avec de vastes secteurs pour la jeunesse permettra, comme celle de la grande mosquée de Casablanca dotée de moyens importants, de développer la devise de la Cigogne volubile « Qui lit tout petit, lit toute sa vie !». Belle devise qui témoigne de l’optimisme et de l’énergie de Marie-Annick Duhard et de toute son équipe, une trentaine de personnes attentives, déterminées et enthousiastes, comme on aimerait en rencontrer partout! Leur dévouement a permis à tous les enfants venus avec leur classe, leur famille, leurs amis de vivre des moments de gaieté, de liberté, et de rencontres dans une atmosphère « bon enfant » facilités par la grandeur de l’Institut, son parc, les nombreuses salles de classe, un théâtre. Un lieu qu’on s’approprie facilement. Des plus jeunes aux « ados » participèrent avec intérêt et enthousiasme aux jeux, expositions, lectures, contes, ateliers pédagogiques, présentations de films, d’œuvres sous le parrainage de Tomi Ungerer pour ce premier salon. Les auteurs et illustrateurs étaient venus travailler avec les enfants pour préparer ces projets dès le mois de janvier. Pour Elisabeth Brami, auteur confirmé, prix Saint-Exupéry 1997 pour son album « Les deux arbres » chez Casterman, le premier d’une longue série de livres et de prix, et tous les autres auteurs qui signèrent leurs livres pendant les trois jours, ces rencontres ont permis aux enfants de s’exprimer, de laisser cours à leur gourmandise de lecture. Parmi les auteurs et illustrateurs rencontrés, Pef, Arthur Ténor, Emile Bravo, Thierry Dedieu, Habib Mazimi, Elisabeth Piquet. Des conteurs comme Halima Hamdane et Pierre Delye, des conférenciers comme Françoise Mateu, directrice éditoriale du Seuil Jeunesse, Hélène Bonis, du Sablier Editions, croisaient les éditeurs marocains Amina Alaoui (Yanbow Al Kitab) ou Nadia Essalmi (Yomad), qui font beaucoup pour donner ds livres de qualité aux enfants de leur pays. Rien n’était laissé au hasard et Marie-Annick Duhard avait su s’entourer des conseils d’Anne Collinot, la très dynamique ancienne directrice de la médiathèque de Nantes. Ce qui prouve bien que l’intelligence, la détermination et l’organisation mènent à la réussite. Mais la plus belle réussite, pour tous, était la joie et le sourire de ces enfants…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vive la lecture !
Le livre,compagnon des siestes sous les arbres, ami de voyage, bonheur que l'on retrouve avec plaisir le soir avant de sombrer au pays de Morphée, qu'elle belle invention à faire partager .