Quand on entre dans le bureau de Benamou à l’Elysée, il est toujours en train de téléphoner, racontent ses interlocuteurs qui ajoutent : « C’est le pire de Mitterrand et le pire de Sarkozy »... les histoires de ce genre abondent dans les dîners en ville… elles ne font plus rire du tout. Elle donnent le ton du nouveau règne. Qui est bien différent de celui de Louis le Grand ressuscité par la grâce de Marie-Christine Barrault et le talent de Françoise Chandernagor dans «L’allée du Roi » au théâtre de Bourg-la Reine. C’est un spectacle magnifique qui remplit de bonheur les historiens. Le public de la première lui a fait un triomphe. Pendant deux heures et demie, nous voyons naître, grandir, aimer, gémir, Françoise d’Aubigné, la veuve Scarron, la mendiante, la protégée des grandes dames, la maîtresse de bien des grands, puis la gouvernante des enfants du Roi et de Mme de Montespan, la protectrice de Saint-Cyr, la marquise de Maintenon surnommée Madame de Maintenant, l’épouse morganatique du Roi haïe par Saint-Simon. Elle naquit au monde le soir d’une violente dispute avec Mme de Montespan, qui lui reprochait avec hargne sa pauvreté, et d’avoir trompé son mari estropié, ce à quoi sa veuve lui répondit « Qui n’a jamais péché me jette la première pierre ! » Pour éviter la fureur de la maîtresse royale, elle demanda au Roi la permission de se retirer. Le Roi lui accorda en lui disant haut et fort devant toute la cour : « Je vous sais un gré infini de toutes les choses que vous faites pour mon service…, Mme de Maintenon… » la nommant ainsi pour la première fois, effaçant l’infamant « veuve Scarron » et lui marquant l’attachement qu’elle pressentait depuis un moment déjà.
Devenue sa maîtresse au bord de la fontaine du château de Saint Germain, au cours d’une scène imaginée bien sûr par Françoise Chandernagor, où Marie-Christine Barrault nous représente, et Madame de Maintenon et le Roi, elle franchit toutes les étapes de ce parcours presque sans faute qui la conduisit aux marches du trône… Marie-Christine Barrault n’interprète pas Françoise Chandernagor, elle est Mme de Maintenon. Nous sommes des voyeurs de son âme et de son cœur. Une vie se déroule devant nous, la vie. Nous goûtons un plaisir que nous donne seuls les bons textes et les grands comédiens. Le portrait en ombre chinoise de Louis XIV nous révèle le sens qu’il donnait à ses devoirs et à son pouvoir. Les spectateurs sanglotent quand elle raconte et joue la mort du Roi. On ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec le pauvre règne d’à présent. Ce manque de tenue, ces revirements d’humeur, cette navigation à vue… quel contraste avec cette pensée de la fin de la vie de Mme de Maintenon retirée à Saint-Cyr : « Tout enfant j’étais résolue de ne pas chercher le bonheur je m’arrêtais à la gloire qui me paraissait un bien solide. A 40 ans je l’avais conquise, mais ma vie, jusque-là ramassée dans la poursuite de ce but commença de se défaire. Je vis que ce que je possédais ne me comblait pas. Je ne sus quelle autre fin me donner, tour à tour tentée par l’amour, la puissance et le renoncement. Je prétendis par crainte de manquer quelque chose courir les trois à la fois, je manquais tout ». Quelqu’un voudrait-il faire parvenir ce propos à Nicolas 1er… car il lui reste à méditer le renoncement….
Devenue sa maîtresse au bord de la fontaine du château de Saint Germain, au cours d’une scène imaginée bien sûr par Françoise Chandernagor, où Marie-Christine Barrault nous représente, et Madame de Maintenon et le Roi, elle franchit toutes les étapes de ce parcours presque sans faute qui la conduisit aux marches du trône… Marie-Christine Barrault n’interprète pas Françoise Chandernagor, elle est Mme de Maintenon. Nous sommes des voyeurs de son âme et de son cœur. Une vie se déroule devant nous, la vie. Nous goûtons un plaisir que nous donne seuls les bons textes et les grands comédiens. Le portrait en ombre chinoise de Louis XIV nous révèle le sens qu’il donnait à ses devoirs et à son pouvoir. Les spectateurs sanglotent quand elle raconte et joue la mort du Roi. On ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec le pauvre règne d’à présent. Ce manque de tenue, ces revirements d’humeur, cette navigation à vue… quel contraste avec cette pensée de la fin de la vie de Mme de Maintenon retirée à Saint-Cyr : « Tout enfant j’étais résolue de ne pas chercher le bonheur je m’arrêtais à la gloire qui me paraissait un bien solide. A 40 ans je l’avais conquise, mais ma vie, jusque-là ramassée dans la poursuite de ce but commença de se défaire. Je vis que ce que je possédais ne me comblait pas. Je ne sus quelle autre fin me donner, tour à tour tentée par l’amour, la puissance et le renoncement. Je prétendis par crainte de manquer quelque chose courir les trois à la fois, je manquais tout ». Quelqu’un voudrait-il faire parvenir ce propos à Nicolas 1er… car il lui reste à méditer le renoncement….
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