Il n’y a plus que nos amis libanais pour croire en la France, son rayonnement, sa mission, sa marine. Antoine Assaf nous explique dans son dernier ouvrage, Lettres à l’amiral, que « L’Angleterre et la Hollande ont prolongé leurs empires par l’esprit de commerce, la France a rompu et dispersé le sien dans l’esprit de culpabilité et de révision historique stérile. Il est temps qu’elle assume ce qu’elle a construit dans l’ordre de l’esprit et raté dans l’ordre de la chair ».
C’est une belle leçon d’histoire de la France et de l’Orient que nous donne Antoine Assaf, philosophe, écrivain, professeur à l’Université catholique de Paris, à l’Ecole Navale et à l’Ecole de Guerre, capitaine de frégate de réserve. Dans un recueil de lettres factices écrites à un amiral français du fonds de sa géôle syrienne quand il se battait les armes à la main pour la liberté de son pays, il veut raconter cet engagement, la cause qu’il a servi et sa foi inébranlable dans un Liban où les chrétiens tiennent une place essentielle. « J’écris pour que le monde saisisse la vocation inébranlable du Liban ; pour qu’il sente la gravité et l’atrocité du crime qu’il a commis en conscience pour toute une génération ». Il dénonce la politique d’agression de la Syrie et son rève de grande Syrie qui a autant de fondement historique que l’Anschluss, la politique « perse », l’intrusion des Israéliens, l’énorme responsabilité américaine et l’abandon de la France. Antoine Assaf a la nostalgie de l’héritage de la colonisation française et d’une certaine idée de la France : « Car au Liban on rêve encore de cette bonne vieille France, terre des rois, terre des saints et terre des poètes. La France des grandes figures qui ont marqué sa longue et belle histoire : Saint Louis et Sainte Jeanne d’Arc, la sainteté dans le courage et le courage dans la sainteté… La France est seule capable de mesurer l’importance des Chrétiens en Orient. Le reste du monde est ignorant de l’existence et de la nature d’une telle cause ». Même s‘il se rend à l’évidence en disant que « les grands de ce monde ont préféré les barils plein de pétrole à l’eau bénite de nos églises ». Il appelle tendrement pourrait-on dire, les Arabes, les grands, les frères ennemis à reconstruire le Liban, à se ressaisir. Et la France doit prendre la tête de ce mouvement pour retrouver un fil conducteur dans cette région et lui redonner un visage perdu pour le Liban depuis presqu’une génération. Les derniers développements de la politique française en faveur de la Syrie et contre l’Iran lui donnent-ils raison ?
C’est aussi un texte philosophique qui va plus loin que l’Histoire et contient des aphorismes sur, le temps : « On ne maîtrise pas le temps, c’est le temps qui nous maîtrise et nous porte, surtout quand c’est la guerre qui le révèle », le retour : « un monde de perfection et de réalités données et illusoires, qui se brise sous vos yeux et à vos pieds », le monde d’aujourd’hui « dirigé par ceux qui avortent et liquident les vérités et les valeurs », la constitution dont la place réelle est dans « le cœur de l’homme, cet espace sacré que le monde moderne a liquidé et vidé de toute sa substance »…
Et surtout, un formidable trait d’union entre l’Orient et l’Occident. Au collège de la Sagesse des pères maronites où il a été élevé avec toute sa génération d’amis druzes, maronites, sunnites et chiites, il y avait un globe terrestre bleu et vert surplombé par deux anges, l’ange d’occident et l’ange d’orient. L’ange d’orient tendait la main à l’ange d’occident par-delà les continents et lui disait cette parole unique « Redde quod debes »… rends ce que tu dois…
Antoine-Joseph Assaf, Lettres à l’amiral, 1. Le martyre des Justes, L’âge d’homme, 2008.
C’est une belle leçon d’histoire de la France et de l’Orient que nous donne Antoine Assaf, philosophe, écrivain, professeur à l’Université catholique de Paris, à l’Ecole Navale et à l’Ecole de Guerre, capitaine de frégate de réserve. Dans un recueil de lettres factices écrites à un amiral français du fonds de sa géôle syrienne quand il se battait les armes à la main pour la liberté de son pays, il veut raconter cet engagement, la cause qu’il a servi et sa foi inébranlable dans un Liban où les chrétiens tiennent une place essentielle. « J’écris pour que le monde saisisse la vocation inébranlable du Liban ; pour qu’il sente la gravité et l’atrocité du crime qu’il a commis en conscience pour toute une génération ». Il dénonce la politique d’agression de la Syrie et son rève de grande Syrie qui a autant de fondement historique que l’Anschluss, la politique « perse », l’intrusion des Israéliens, l’énorme responsabilité américaine et l’abandon de la France. Antoine Assaf a la nostalgie de l’héritage de la colonisation française et d’une certaine idée de la France : « Car au Liban on rêve encore de cette bonne vieille France, terre des rois, terre des saints et terre des poètes. La France des grandes figures qui ont marqué sa longue et belle histoire : Saint Louis et Sainte Jeanne d’Arc, la sainteté dans le courage et le courage dans la sainteté… La France est seule capable de mesurer l’importance des Chrétiens en Orient. Le reste du monde est ignorant de l’existence et de la nature d’une telle cause ». Même s‘il se rend à l’évidence en disant que « les grands de ce monde ont préféré les barils plein de pétrole à l’eau bénite de nos églises ». Il appelle tendrement pourrait-on dire, les Arabes, les grands, les frères ennemis à reconstruire le Liban, à se ressaisir. Et la France doit prendre la tête de ce mouvement pour retrouver un fil conducteur dans cette région et lui redonner un visage perdu pour le Liban depuis presqu’une génération. Les derniers développements de la politique française en faveur de la Syrie et contre l’Iran lui donnent-ils raison ?
C’est aussi un texte philosophique qui va plus loin que l’Histoire et contient des aphorismes sur, le temps : « On ne maîtrise pas le temps, c’est le temps qui nous maîtrise et nous porte, surtout quand c’est la guerre qui le révèle », le retour : « un monde de perfection et de réalités données et illusoires, qui se brise sous vos yeux et à vos pieds », le monde d’aujourd’hui « dirigé par ceux qui avortent et liquident les vérités et les valeurs », la constitution dont la place réelle est dans « le cœur de l’homme, cet espace sacré que le monde moderne a liquidé et vidé de toute sa substance »…
Et surtout, un formidable trait d’union entre l’Orient et l’Occident. Au collège de la Sagesse des pères maronites où il a été élevé avec toute sa génération d’amis druzes, maronites, sunnites et chiites, il y avait un globe terrestre bleu et vert surplombé par deux anges, l’ange d’occident et l’ange d’orient. L’ange d’orient tendait la main à l’ange d’occident par-delà les continents et lui disait cette parole unique « Redde quod debes »… rends ce que tu dois…
Antoine-Joseph Assaf, Lettres à l’amiral, 1. Le martyre des Justes, L’âge d’homme, 2008.
1 commentaire:
L'occident doit plus aux Perses et aux Sassanides qu'aux Sunnites!
Enregistrer un commentaire