Frédéric d'Agay, Emmanuel de Waresquiel et l'Amiral Chomel de Jarnieu, major général de la Marine
lors de la présentation à l'Hôtel de la Marine, le 16 mai 2011, du nouveau livre de
Frédéric d'Agay "La Provence au service du Roi (1637-1831) Officiers des vaisseaux et des galères"
lors de la présentation à l'Hôtel de la Marine, le 16 mai 2011, du nouveau livre de
Frédéric d'Agay "La Provence au service du Roi (1637-1831) Officiers des vaisseaux et des galères"
La Provence est une des grandes provinces maritimes de la France, la principale sur la Méditerranée longtemps le centre du monde, il est donc naturel qu’elle ait depuis longtemps donné de nombreux officiers aux corps des galères et des vaisseaux sous l’Ancien Régime. Dans son ouvrage, Frédéric d’Agay, après avoir recensé les 1600 officiers et 130 amiraux provençaux qui, pendant deux siècles ont dominé la Marine française, analyse l’appropriation, la constitution, lente sans doute, fougueuse souvent, méthodique parfois, d’une marine où l’on serait entre soi, et où l’on défendrait à la fois la Provence et la France contre ses ennemis, l’honneur du Roi et de la Religion, et l’intérêt commun de ces familles de la noblesse provençale, assez particulière en effet.
Dans le premier tome, il présente un portrait succinct et vivant de la noblesse provençale, ses origines très diverses, l’apport des étrangers et des néophytes, ses particularismes comme la vision de ses membres par la Cour de France, ses liens avec l’ordre de Malte qui a sa langue de Provence. C’est d’abord à Marseille sur les galères, puis dans le corps de chevaliers de Malte habitués à se battre contre les Sarrasins et autres barbaresques, que se créent les premières dynasties de marins. La prise des îles de Lérins par les Espagnols en 1637, entraîna la création
par Richelieu d’une véritable marine moderne, et fut le premier acte d’engagement important des gentilshommes provençaux. La création du port de Toulon et un réseau de nouvelles familles dynamiques favorisa ce nouvel essor. C’est tout naturellement que la création par Colbert des gardes de la marine à Toulon et des gardes de l’étendard réal des galères, à Marseille, réservés à la noblesse et aux enfants du corps, c’est à dire au fils de marins, favorisa les Provençaux. La nouvelle noblesse parlementaire aixoise comme les lignées féodales de haute Provence s’engouffra également dans ces corps.
Dans les années 1680-1700, c’est un cadet de famille qui se fait marin, puis deux ou trois neveux, et à mesure que le siècle avance d’autres neveux, dont le chef de famille, et des rejetons de leurs sœurs, les maris de leurs nièces : c’est plus de cinquante tableaux familiaux que l’on peut présenter de cette manière. On est noble provençal et marin, c’est une trilogie qui se met en place, un réseau qui fera écrire à une mère provençale : « Mon fils placé dans la marine se trouvera partout avec sa famille et ses amis ».
Frédéric d’Agay raconte l’entrée dans la marine, les difficultés et les conditions, les tactiques familiales. Il analyse les spécificités du corps des galères supprimé en 1748 et qui comprenait 50 % d’officiers provençaux. L’origine géographique de ces marins est commentée avec la prédominance de Marseille, Toulon et Aix, la capitale de la Provence et siège du Parlement dont les familles riches et ambitieuses ont pris le pouvoir en Provence dans les années 1660.
La marine va apporter à toutes ces familles différentes un moyen de fusion au sein de la noblesse provençale, et aussi gloire, fortune titres, honneur et honneurs. L’hiver ramène les escadres dans les ports de Toulon et Marseille d’où l’on peut rejoindre les hôtels familiaux d’Aix, d’Avignon, de Draguignan, de Grasse, ou les châteaux de la montagne. C’est six mois de tranquillité pour s’occuper de ses vieux parents, surveiller ses domaines, élever ses enfants, raconter à ses neveux les combats, le séjour à Constantinople, la beauté des Circassiennes. Si la vie sur les vaisseaux et les galères est très dure, emplie de maladies et de contagions, si les combats sont risqués, et les campagnes en Amérique parfois longues, tout cela n’a rien à voir avec une vie de garnison, loin de chez soi, coûteuse, dans le froid et dans le nord, sur les frontières de l’Empire, d’où on ne revient pas si souvent à cause de l’éloignement, du coût des voyages, un entraînement très difficile, une discipline rigide et une mauvaise paye.
De ces engagements de marins naîtront 1250 officiers de marine provençaux ayant servi entre 1700 et 1792, qui donneront 119 amiraux, 34 brigadiers des armées navales et chefs de divisions, 187 capitaines de vaisseau, 539 chevaliers de Saint-Louis, dont 12 grand- croix et 23 commandeurs, 72 chevaliers de Cincinnati, auxquels on peut aussi ajouter des généraux des galères de Malte, des amiraux au service de marines étrangères, des gouverneurs de colonies. Si l’on tient compte des officiers du XVIIe siècle, les Provençaux ont donné à la marine française plus de1600 officiers et 130 officiers généraux. Tous ces grades supérieurs comme subalternes sont analysés et inventoriés, comme aussi les pensions, les décorations, les morts et blessés au service, tous les éléments de leur biographie familiale et maritime.
À la fin du XVIIIe, l’accroissement de la démographie et du nombre de fils à placer va renforcer les conditions nobiliaires. La concurrence entre les familles est rude. Dans une démarche ethnologique et sociologique, Frédéric d’Agay retrace ce besoin de protection à Paris et à Versailles, les réseaux mis en place auprès des Provençaux influents : ministres, courtisans, maréchaux, ambassadeurs, prélats, les rapports de clientèle entre parents à la Cour et en Provence. La gloire des marins provençaux rejaillit à Versailles sous le règne de Louis XVI car la cour a compris qu’elle a raté l’occasion unique de donner à Suffren un bâton de maréchal de France. Elle est donc décidée à ne pas manquer le suivant parmi les marins provençaux qui représentent alors un tiers des officiers généraux, un quart des capitaines de vaisseau, un huitième des officiers !
Mais la Révolution brise cet essor car les marins doivent émigrer comme nobles et fidèles au Roi pour sauver leur vie et leur honneur. Rentrés en France, Napoléon refuse de les réintégrer dans la nouvelle marine et la Restauration ne put recréer les conditions favorables à l’ancienne marine. L’établissement de l’école navale de Brest, par Louis-Philippe en 1831, consacra une nouvelle marine bretonne et atlantique.
Dans le premier tome, il présente un portrait succinct et vivant de la noblesse provençale, ses origines très diverses, l’apport des étrangers et des néophytes, ses particularismes comme la vision de ses membres par la Cour de France, ses liens avec l’ordre de Malte qui a sa langue de Provence. C’est d’abord à Marseille sur les galères, puis dans le corps de chevaliers de Malte habitués à se battre contre les Sarrasins et autres barbaresques, que se créent les premières dynasties de marins. La prise des îles de Lérins par les Espagnols en 1637, entraîna la création
par Richelieu d’une véritable marine moderne, et fut le premier acte d’engagement important des gentilshommes provençaux. La création du port de Toulon et un réseau de nouvelles familles dynamiques favorisa ce nouvel essor. C’est tout naturellement que la création par Colbert des gardes de la marine à Toulon et des gardes de l’étendard réal des galères, à Marseille, réservés à la noblesse et aux enfants du corps, c’est à dire au fils de marins, favorisa les Provençaux. La nouvelle noblesse parlementaire aixoise comme les lignées féodales de haute Provence s’engouffra également dans ces corps.
Dans les années 1680-1700, c’est un cadet de famille qui se fait marin, puis deux ou trois neveux, et à mesure que le siècle avance d’autres neveux, dont le chef de famille, et des rejetons de leurs sœurs, les maris de leurs nièces : c’est plus de cinquante tableaux familiaux que l’on peut présenter de cette manière. On est noble provençal et marin, c’est une trilogie qui se met en place, un réseau qui fera écrire à une mère provençale : « Mon fils placé dans la marine se trouvera partout avec sa famille et ses amis ».
Frédéric d’Agay raconte l’entrée dans la marine, les difficultés et les conditions, les tactiques familiales. Il analyse les spécificités du corps des galères supprimé en 1748 et qui comprenait 50 % d’officiers provençaux. L’origine géographique de ces marins est commentée avec la prédominance de Marseille, Toulon et Aix, la capitale de la Provence et siège du Parlement dont les familles riches et ambitieuses ont pris le pouvoir en Provence dans les années 1660.
La marine va apporter à toutes ces familles différentes un moyen de fusion au sein de la noblesse provençale, et aussi gloire, fortune titres, honneur et honneurs. L’hiver ramène les escadres dans les ports de Toulon et Marseille d’où l’on peut rejoindre les hôtels familiaux d’Aix, d’Avignon, de Draguignan, de Grasse, ou les châteaux de la montagne. C’est six mois de tranquillité pour s’occuper de ses vieux parents, surveiller ses domaines, élever ses enfants, raconter à ses neveux les combats, le séjour à Constantinople, la beauté des Circassiennes. Si la vie sur les vaisseaux et les galères est très dure, emplie de maladies et de contagions, si les combats sont risqués, et les campagnes en Amérique parfois longues, tout cela n’a rien à voir avec une vie de garnison, loin de chez soi, coûteuse, dans le froid et dans le nord, sur les frontières de l’Empire, d’où on ne revient pas si souvent à cause de l’éloignement, du coût des voyages, un entraînement très difficile, une discipline rigide et une mauvaise paye.
De ces engagements de marins naîtront 1250 officiers de marine provençaux ayant servi entre 1700 et 1792, qui donneront 119 amiraux, 34 brigadiers des armées navales et chefs de divisions, 187 capitaines de vaisseau, 539 chevaliers de Saint-Louis, dont 12 grand- croix et 23 commandeurs, 72 chevaliers de Cincinnati, auxquels on peut aussi ajouter des généraux des galères de Malte, des amiraux au service de marines étrangères, des gouverneurs de colonies. Si l’on tient compte des officiers du XVIIe siècle, les Provençaux ont donné à la marine française plus de1600 officiers et 130 officiers généraux. Tous ces grades supérieurs comme subalternes sont analysés et inventoriés, comme aussi les pensions, les décorations, les morts et blessés au service, tous les éléments de leur biographie familiale et maritime.
À la fin du XVIIIe, l’accroissement de la démographie et du nombre de fils à placer va renforcer les conditions nobiliaires. La concurrence entre les familles est rude. Dans une démarche ethnologique et sociologique, Frédéric d’Agay retrace ce besoin de protection à Paris et à Versailles, les réseaux mis en place auprès des Provençaux influents : ministres, courtisans, maréchaux, ambassadeurs, prélats, les rapports de clientèle entre parents à la Cour et en Provence. La gloire des marins provençaux rejaillit à Versailles sous le règne de Louis XVI car la cour a compris qu’elle a raté l’occasion unique de donner à Suffren un bâton de maréchal de France. Elle est donc décidée à ne pas manquer le suivant parmi les marins provençaux qui représentent alors un tiers des officiers généraux, un quart des capitaines de vaisseau, un huitième des officiers !
Mais la Révolution brise cet essor car les marins doivent émigrer comme nobles et fidèles au Roi pour sauver leur vie et leur honneur. Rentrés en France, Napoléon refuse de les réintégrer dans la nouvelle marine et la Restauration ne put recréer les conditions favorables à l’ancienne marine. L’établissement de l’école navale de Brest, par Louis-Philippe en 1831, consacra une nouvelle marine bretonne et atlantique.
Dans le tome second, Frédéric d’Agay nous livre le dictionnaire des 1600 marins provençaux, bien souvent inédit, réparti en deux listes, celle des 1250 officiers du XVIIIe, très complet et les 350 qu’il a pu retrouver ayant servi au XVIIe, redonnant à chacun son nom véritable, son origine familiale et géographique, sa carrière et tous les éléments biographiques (décorations, pensions, notes et apostilles, portraits connus) retrouvés dans les archives publiques et privées comme dans les récits du temps. C’est un instrument de travail incomparable pour le chercheur pour identifier des marins méconnus ou non identifiés dans les histoires de la Marine. Ce travail de quinze ans est le résultat d’une thèse soutenue à la Sorbonne, université de Paris IV, sous la direction du professeur Jean Meyer.
Bulletin de commande
À adresser à la Librairie Honoré Champion – 3 rue Corneille F-75006 Paris librairie@honorechampion.com – www.honorechampion.com
Prix de lancement jusqu’au 30 juin 2011 : 175 € Au-delà : 220 € Parution : 4 avril 2011
Frédéric d’Agay
La Provence au service du Roi (1637-1831) Officiers des vaisseaux et des galères, 2 volumes
Quantité :
Frais de port : 8 €
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